Le séquençage du streptocoque bêta hémolytique du groupe A est terminé

L E séquençage de Streptococcus pyogenes du groupe A vient d'être complètement réalisé. Sous la direction de Joseph J. Ferreti, les biologistes moléculaires de l'université de l'Oklahoma Health Sciences Center (qui publient leur travail dans le dernier « Proceedings of the National Academy of Science ») ont décrypté le chromosome unique, circulaire, qui contient le matériel génétique de la bactérie. L'ADN est long de plus d'un million et demi de paires de bases. L'analyse des 1752 gènes qui, en première estimation, apparaissent former ce matériel génétique montre que :

- il semble exister plus de 40 gènes de virulence possibles, dont les chercheurs ont déclaré ignorer jusque-là l'existence ;
- des gènes spécifiques peuvent permettre au streptocoque de mimer certaines molécules des sujets infectés. Par exemple, un gène code pour une protéine semblable au collagène trouvé dans le tissu conjonctif humain. Les découvreurs postulent que le système immunitaire peut être leurré et attaquer la protéine humaine en même temps que la protéine du streptocoque ;
- le génome contient quatre sections insérées par des bactériophages (virus qui infectent des bactéries), qui ont épissé leurs gènes à l'intérieur de l'ADN bactérien. Certains de ces gènes acquis de virus codent pour des protéines « superantigen-like », pouvant provoquer des réponses immunitaires induisant un choc toxique. La présence de ces gènes fait penser que les bactériophages peuvent inciter les streptocoques du groupe A à évoluer vers de nouvelles souches plus dangereuses.
Les biologistes moléculaires recherchent maintenant des protéines de surface permettant l'élaboration de vaccins candidats.
Rappelons que les streptocoques bêta hémolytiques du groupe A sont particulièrement virulents, rendus responsables des angines et des pneumonies à streptocoques, de la scarlatine, de l'impétigo, de la glomérulonéphrite aiguë, du syndrome de choc toxique, du RAA, des cardiopathies rhumatismales, des septicémies et, plus récemment identifiées, des fasciites nécrosantes.