Hématomes
D'environ 200 g chacun (de 400 à 600 g pendant la grossesse et de 600 à 800 g pendant l'allaitement), les seins sont exposés à un risque de traumatisme dans de nombreux sports : sports collectifs ou de combat (chute, chocs), sports automobiles (ceinture de sécurité). Les conséquences traumatiques de ces chocs sont des abrasions cutanées qui peuvent s'accompagner d'hématomes de taille variable, se résorbant en trois semaines au minimum, pouvant laisser des calcifications qui poseront des problèmes diagnostiques lors de mammographies ultérieures.
Adiponécrose
Ces traumatismes peuvent également entraîner une adiponécrose avec risque de fibrose intense et d'adhérence qui laissera des cicatrices intramammaires qui poseront également un problème diagnostique avec un éventuel cancer. Une biopsie diagnostique sera souvent nécessaire et l'anamnèse prendra face, à ces images, toute sa valeur. Une échographie après tout traumatisme mammaire est vivement conseillée. Selon les données de la littérature, les séquelles traumatiques ne font pas le lit des cancers, mais, face aux difficultés diagnostiques posées par les images traumatiques, la vigilance s'impose.
Bicyclist's nipples et Jogger's nipples
Certaines lésions spécifiques d'une activité physique trop intense méritent d'être connues, du fait des problèmes diagnostiques qu'elles posent : les bicyclist's nipples et les jogger's nipples. Ces lésions sont retrouvées, aussi bien chez l'homme que chez la femme, au niveau des seins lors de la pratique intensive de vélo ou de jogging en milieu froid et humide. Certaines mesures permettent de les prévenir : porter un soutien-gorge adapté, éviter les expositions prolongées en milieu humide et froid, utiliser un coupe-vent, voire des journaux.
Cahier des charges
Enfin, près d'une femme sur quatre présente des douleurs au niveau des seins lors de l'exercice physique (24 % selon Gehlsen). Il s'agit généralement de femmes ayant une forte poitrine. Cette hypermastose peut être responsable, lors de la pratique sportive, d'une cytostéatonécrose. C'est dire l'importance pour la femme sportive de porter lors des exercices physiques un soutien-gorge adapté qui non seulement évitera les douleurs, mais également la ptôse. Ce soutien-gorge devra répondre à un véritable cahier des charges : bretelles larges et non élastiques, bretelles suffisamment solides non croisées dans le dos, absence de dentelle, et matériel de rembourrage (voire parfois surprotection), afin d'éviter tout traumatisme direct.
Réduction du cancer du sein
Enfin, comme l'a montré la revue de la littérature et l'étude d'Irwin en 2006, le risque de cancer du sein diminue de 30 à 40 % lorsque la femme fait de 3 à 4 heures de sport par semaine.
La réduction dose-effet est d'autant plus importante que la femme est jeune, non ménopausée et mince.
D'après la communication du Dr Sylvie Besh (hôpital national de Saint-Maurice) lors de la journée Femme, médecine et sport, parrainée par Amélie Mauresmo et organisée par DM Santé avec la collaboration de l'association OSE, de l'association Groupe ST, du club des cardiologues du sport et de l'ACM (Association cardiologie et médecine).
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