Les chercheurs ont découvert que le teplizumab agit comme un GPS, amenant les cellules T humaines à migrer dans l’intestin grêle. Le récepteur CCR6 de ces cellules immunes se fixe à l’épithélium intestinal. Une fois dans l’intestin, les cellules T commencent à produire l’IL10, une cytokine régulatrice anti-inflammatoire qui migre alors dans la circulation sanguine et aide à prévenir la destruction des cellules bêta pancréatiques.
« Le principal résultat est que cette stratégie expérimentale combinant l’étude de la souris humanisée et l’étude humaine est efficace pour comprendre le mécanisme d’action des anticorps monoclonaux thérapeutiques chez l’homme. Les implications sont importantes pour l’évaluation préclinique de ces anticorps ainsi que pour le coût de leur développement pour l’industrie pharmaceutique et biotechnologique », explique au « Quotidien » le Dr Frank Waldron-Lynch (Université de Yale, New Haven).
« La découverte du mécanisme d’action du teplizumab est cruciale. Elle montre chez l’homme que la fonction des cellules T régulatrices est influencée par le tissu et l’environnement où elles se trouvent (tel l’intestin). Cela montre également l’importance potentielle de l’intestin pour influencer l’immunité systémique chez les humains. Vu que l’on absorbe des protéines étrangères à travers l’intestin et que des bactéries commensales sont présentes dans l’intestin, l’environnement est étroitement contrôlé pour empêcher des réponses immunitaires inappropriées. »
Le prochain objectif sera de découvrir comment d’autres anticorps monoclonaux agissent chez les humains pour traiter le diabète de type 1 débutant. Les chercheurs envisagent également de combiner le teplizumab avec un médicament délivré à l’intestin afin de majorer l’efficacité du traitement du diabète de type 1 nouvellement diagnostiqué.
Frank Waldron-Lynch et coll. « Science Translational Medicine », 25 janvier 2012.
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