DES VARIANTS du gène du récepteur aux androgènes (RA), situé sur le chromosome X, ont été associés à l'alopécie androgénique masculine. C'était le seul gène identifié jusqu'ici, or la transmission de cette calvitie semble être polygénique.
Afin d'identifier d'autres facteurs génétiques, deux équipes indépendantes ont conduit des études génomiques d'association. Une étude a été dirigée par les Drs Tim Spector (Londres) et Vincent Mooser (Pennsylvanie), en collaboration avec des chercheurs islandais (deCODE Genetics), suisses et hollandais.
Dans un premier temps, ils ont analysé les polymorphismes d'un seul nucléotide (SNP) de 578 hommes souffrant d'alopécie précoce et de 547 témoins, tous suisses. Puis, ils ont confirmé les associations entre SNP et alopécie dans trois cohortes (Royaume-Uni, Islande et Pays-bas), soit 1 650 cas et 3 300 témoins au total.
Multiplie leur risque par sept.
L'étude confirme l'association avec le gène RA et identifie un nouveau locus de susceptibilité sur le chromosome 20p11.22 (OR = 1,60). Il semble l'être également chez les femmes.
Ils ont découvert que 14 % des hommes, c'est-à-dire un sur sept, portent au moins un variant à risque à la fois sur le chromosome 20 et sur le gène RA du chromosome X, ce qui multiplie leur risque par sept.
L'autre étude a été dirigée par les Drs Markus Nöthen (Bonn) et Roland Kruse (Düsseldorf), en collaboration avec des chercheurs australiens. Cette étude génomique d'association porte sur 296 hommes atteints d'alopécie androgénique précoce (avant 40 ans) et 347 témoins d'origine allemande.
En plus de l'association avec le gène RA, une association a été confirmée avec 5 SNP sur le chromosome 20p11. L'association a également été confirmée dans une petite série australienne.
Aucune interaction n'a été détectée entre ce locus et le gène du RA sur le chromosome X, ce qui suggère que le locus 20p11 joue un rôle dans une voie indépendante de l'androgène, à identifier.
Le gène RA réside sur le chromosome X, ce qui explique pourquoi, en matière de calvitie, les hommes tiennent souvent de leur grand-père maternel. Le nouveau locus identifié réside sur le chromosome 20 et peut donc être hérité également du père.
Hillmer et coll., Richards et coll., « Nature Genetics », 12 octobre 2008, DOI :10.1038/ng. 228, DOI : 10.1038/ng.255.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature