I L serait erroné de croire que, abondance aidant, les enfants des pays occidentaux sont forcément à l'abri du scorbut. Pour cela, il faudrait qu'ils aient une alimentation équilibrée, riche en vitamine C. Ce qui n'est pas forcément le cas. En témoigne le cas rapporté brièvement dans le « British Medical Journal » par une équipe de pédiatres de Belfast (Irlande).
L'histoire est celle d'un garçon de 7 ans qui est hospitalisé pour des douleurs dans la bouche, des saignements des gencives et des douleurs dans les genoux.
A l'examen de l'enfant, on retrouve une hyperplasie gingivale, une peau écailleuse, des hémorragies périfolliculaires et des télangiectasies autour du nez et de oreilles.
On interroge ses parents sur son alimentation. Réponse : il mange presque exclusivement des céréales, sans fruits ni légumes. On dose donc sa vitamine C sanguine, qui est inférieure à 1 micromol/l (normale supérieure à 32 micromol/l).
La suite du bilan montre d'autres déficits nutritionnels, notamment en vitamine A et éléments traces (cuivre, zinc et sélénium).
On rectifie l'alimentation du garçon et on lui donne une supplémentation en vitamine C. Dès lors, ses lésions régressent complètement.
« Dans les pays développés, un faible apport alimentaire en vitamine C est une cause rare de scorbut de l'enfant. Etant donné que des maladies par carence nutritionnelle surviennent rarement isolément, il faut rechercher d'autres déficits », concluent les auteurs.
A. J. Thomson, H. J. Steen et A. J. M. Reid. « BMJ » du 23 juin 2001 (rubrique Minerva).
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