JUSQU'ICI, la fibroscopie représente le moyen préférentiellement utilisé dans les stratégies de dépistage des néoplasies coliques.
Mais l'étude présentée par David Kim et coll. (Madison, Wisconsin) pourrait permettre d'élargir ce point de vue. Ils montrent, par l'analyse d'un programme de dépistage faisant coexister les deux techniques, qu'un SC réalisé en première intention, suivi, si nécessaire, par une FC sélective, aboutit aux mêmes résultats pour la détection et la prévention du cancer invasif, «avec une économie en procédures fibroscopiques et en polypectomies».
L'étude a consisté à comparer le dépistage par SC chez 3 120 adultes consécutifs au dépistage par FC chez 3 163 autres personnes (âge moyen de 58 ans), pour la détection de néoplasies évoluées : adénomes avancés et carcinomes.
Le nombre des lésions évoluées dépistées est de 123 pour le SC et de 121 pour la FC, avec la présence respectivement de 14 et 4 cancers invasifs. Une FC secondaire a été indiquée chez 7,9 % des personnes du groupe des SC primaires (249/3 120).
Une lésion maligne évoluée a été confirmée chez 100 patients du groupe SC (3,2 %) et chez 107 de ceux du groupe FC (3,4 %). A cela on ajoute 158 patients dont les polypes n'ont pas été réséqués (polypes de 6 à 9 mm), mais auxquels on a proposé une surveillance.
Le nombre total des polypes ôtés est de 561 dans le groupe SC et de 2 434 dans le groupe FC. Ainsi, le nombre des polypectomies réalisées dans le groupe des FC est multiplié par quatre. Ainsi, le nombre des lésions évoluées dépistées est similaire avec les deux techniques, bien que les lésions de taille inférieure ou égale à 5 mm ne soient pas prises en compte par le scanner.
Au total, 2 006 polypectomies ont été réalisées pour ôter des polypes minuscules, ce qui a conduit à détecter quatre lésions évoluées (0,2 %). Confirmant la rareté des lésions à la fois minuscules et néoplasiques.
Sans sacrifier la prévention des cancers.
De fait, l'analyse d'une grande cohorte a montré la rentabilité de la stratégie consistant à ne pas prendre en compte les polypes minuscules lors des dépistages pas SC, cette stratégie permettant «de réduire substantiel- lement le nombre des polypectomies et des complications, sans sacrifier la prévention des cancers».
En ce qui concerne la taille des lésions, «un diamètre d'au moins 10mm semble représenter le seuil utile à prendre en compte pour un dépistage des lésions quand elles sont asymptomatiques, permettant de capturer la vaste majorité des lésions significatives». La prise en charge des lésions comprises entre 6 et 9 mm demeure sujette à débats.
Aucune complication n'a été détectée dans le groupe des SC et il y eut 7 perforations coliques dans le groupe des FC (0,2 %), ce qui est dans les limites de chiffres mentionnés par les experts.
En conclusion, en utilisation primaire, il est licite de combiner les efforts en intégrant l'utilisation des deux techniques, SC et FC. Ce qui peut permettre aux praticiens de donner le choix aux patients. Et ainsi d'améliorer la compliance dans la population générale pour l'acceptation de l'examen global du côlon.
> Dr BÉATRICE VUAILLE
« New England Journal of Medicine », 4 octobre 2007, 357 ; 14 ; pp. 1403-1412.
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