Cet ingénieux matériel a obtenu une récompense au congrès annuel de la société américaine des organes artificiels internes. Le principe de fonctionnement est celui du courant induit. Schématiquement, une bobine électromagnétique disperse autour d’elle un courant électrique. Il est capté par une autre bobine implantée sous la peau du patient et qui alimente la pompe cardiaque.
La découverte de Joshua Smith et de son équipe (Seattle) répond à une double nécessité celle de la santé du patient et celle de sa qualité de vie. De fait, alors que les pompes cardiaques externes étaient, théoriquement, implantées de façon temporaire dans l’attente d’une greffe, les progrès technologiques les ont transformées en dispositifs mis en place pour plusieurs années. Malheureusement, pour fonctionner, elles ont besoin d’un cordon ombilical… le câble d’alimentation électrique. Traversant la peau, il est facteur d’infections, de réhospitalisations et altère la qualité de vie (bains, baignades…).
La mise au point du système a pris 6 ans à l’équipe américaine. En détail, il s’agit de faire varier un courant induit émis par une bobine électromagnétique. Des vagues de courant sont envoyées à une fréquence bien établie, puis absorbées par une autre bobine réceptrice implantée. Les auteurs expliquent que ce système est le même que celui qui sert à recharger un téléphone portable ou un appareil photo numérique, à ceci près que les deux bobines sont alors en contact par l’intermédiaire d’un fil électrique.
Le grand progrès réalisé par les Américains est d’avoir mis au point un système inductif qui adapte sa fréquence et d’autres paramètres à la distance et à l’orientation émetteur-récepteur. La technique est ainsi devenue efficace sur des espaces moyens. Alors que, classiquement, la puissance reçue diminue avec la distance, le périmètre d’action est égal au diamètre de l’émetteur. Il demeure de l’ordre de quelques dizaines de centimètres, mais la puissance émise suffit pour franchir la peau.
Le projet futur serait celui d’une veste qui contiendrait un petit émetteur alimenté par une batterie ou par un câble électrique. Il alimenterait le récepteur implanté sous la peau. Connecté à la batterie de la pompe cardiaque, il offrirait environ 2 heures d’autonomie. Pendant cette période, le patient serait totalement libéré de tout appareillage externe pour aller, par exemple, à la piscine. À plus long terme, l’équipe imagine de multiples bobines émettrices réparties dans l’habitat du patient, lui permettant de se déplacer, de vivre, libéré de tout cordon ombilical électrique.
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