Dimanche dernier, le Dr Xavier Emmanuelli, président du SAMU social de Paris, a organisé une Journée d'action contre la tuberculose. Outre la capitale, Auxerre, Belfort, Le Havre, Nantes, Pau, Saint-Malo et Toulon ont répondu à l'appel. Pour enrayer le développement de la maladie chez les sans-abri, depuis les années quatre-vingt-dix, des quêtes ont été faites sur la voie publique, associées à la vente de tee-shirts et de logos.
Maladie guérissable dans 100 % des cas, par l'administration simultanée et prolongée de trois antibiotiques, la tuberculose fait de la résistance dans les métros et autres lieux publics.
A Paris, le SAMU social, grâce à la Mission tuberculose ouverte en 2000, a mis en place un système de dépistage et de suivi thérapeutique là où se trouvent les malades potentiels, c'est-à-dire dans la rue et les squats. Sous l'égide du Pr Jacques Grosset, de l'hôpital Pitié-Salpêtrière, qui s'est inspiré de l'expérience réussie de la ville de New York, la Mission de soins ambulatoires a pour principe de « s'adapter » aux patients. « S'ils sont sur le trottoir, on va leur apporter chaque jour les neuf gélules nécessaires et tant pis s'ils les prennent avec un coup de rouge », explique une intervenante.
En neuf mois d'intervention, on a ainsi détecté 34 cas de tuberculose. Dix malades sont guéris, 21 sont en cours de traitement et trois ont été perdus de vue.
Le SAMU social de la capitale dispose de lits infirmiers à l'hospice Saint-Michel, dans le 12e arrondissement, où les malades peuvent être accueillis et soignés pendant plusieurs mois. A cela s'ajoute une dizaine d'autres lits au centre de la rue Ridder, dans le 14e, réservés aux SDF qui acceptent de quitter la rue. « Ils y viennent un ou deux mois, puis disparaissent, et parfois reviennent. On s'adapte à leur rythme, mais ils restent rarement durant les six mois du traitement, souligne un autre acteur du SAMU social. A l'hôpital, ce serait impensable. »
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature