AU DEPART, il y a cette décision du Conseil des communautés européennes de 1991 qui précise que « les Etats membres veillent à ce que le numéro 112 soit introduit dans les réseaux téléphoniques publics en tant que numéro d'appel d'urgence unique européen ». Une décision mal comprise dans la mesure où les auteurs du texte auraient dû préférer le terme de « commun » à celui, ambigu, d' « unique ». Grâce au 112, n'importe quel touriste voyageant sur le sol européen dispose, quel que soit le pays où il se trouve, d'un numéro unique à appeler en cas d'urgence. A la charge du 112 de répartir les appels selon qu'il s'agit d'une urgence médicale ou autre.
De cette organisation européenne viendrait, selon Marc Giroud, la tentation d'un certain nombre de « technocrates » d'en faire autant au niveau national, et de regrouper sur le même site et sous le même numéro d'appel les urgences médicales, policières ou incendie. Pour le Samu, il s'agit d'une « fausse bonne idée », dans la mesure où elle ne ferait qu'ajouter un palier supplémentaire et artificiel aux systèmes existants. De plus, ajoute Marc Giroud, « la participation des équipes médicales du Samu dans une structure hors de l'hôpital (on voit mal en effet cette structure rassemblant des médecins, des pompiers, des policiers et des gendarmes fonctionner dans l'enceinte de l'hôpital) n'est pas compatible avec la mutualisation des moyens des urgences actuellement développée par le ministère de la Santé ; le regroupement des opérateurs de ces différents services dans la même salle couperait le Samu de ses bases naturelles ». Sans compter les problèmes de respect du secret médical qui se poseraient inévitablement.
Les responsables du Samu veulent mettre en place un système qui convienne « aux patients, et non aux technocrates ». Ils en discutent donc avec leurs interlocuteurs des ministères et du Conseil de l'Ordre : « Avec le Cnom, précise Marc Giroud, on est totalement en phase sur ce sujet, c'est très encourageant ».
Mais le Samu ne se contente pas de dénoncer un projet jugé pernicieux ; il dispose dans ses cartons d'une « idée neuve et moderne, la plate-forme virtuelle interservices ». Partant du principe que le lieu naturel d'implantation des centres de réception d'appels du Samu-centre 15 est l'hôpital, avec lequel ils doivent « conserver des liens très forts », le Samu propose de renforcer les liens virtuels (télécommunications, informatique, partage des fichiers) entre les centres 15 et les centres d'appels de la police et de la gendarmerie et ceux des pompiers.
Enfin, le Dr Marc Giroud note que sur 100 appels reçus au centre 15, 30 % portent sur une demande de conseil médical ( « mon bébé vomit, que dois-je faire » ; « j'ai confondu mes médicaments avec ceux de mon mari, est-ce grave », etc.) Le président du Samu estime que « la réponse aux demandes de conseils médicaux ne se développera convenablement que si une place est reconnue aux prescriptions médicamenteuses téléphoniques que devront pouvoir délivrer les médecins régulateurs, notamment généralistes ». A cet effet, des contacts ont été pris avec le Conseil de l'Ordre pour déterminer ce qui est possible en la matière : que faire en cas de prescription de médicaments uniquement délivrés sur ordonnance, quid de la feuille de soins en cas de prescription téléphonique ? Marc Giroud reconnaît qu'il n'a pas les réponses à ces questions et conclut : « Le chantier est ouvert ! ».
Lieu unique pour les centres 15, 17 et 18
Le Samu dénonce une « fausse bonne idée »
Publié le 11/02/2004
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7476
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