De notre correspondant
Des chercheurs de l'université de Californie à San Francisco (UCSF) ont passé en revue 19 études consacrées aux soins « hospitalistes » et en concluent que cette démarche thérapeutique, qui repose sur le principe du tout-hôpital, est efficace et permet de réaliser des économies.
Les « hospitalistes » ne sont rien d'autre que des généralistes de médecine interne qui suivent le patient toute la journée à l'hôpital, par opposition à une seule visite de l'équipe médicale, le matin.
C'est le Dr Robert Wachter, co-président de la faculté de médecine de UCSF, qui a forgé le mot il y a cinq ans dans un article publié en 1996 par le « New England Journal of Medicine ». Et c'est lui qui publie un article dans le « Journal of the American Medical Association » (JAMA) du 23 janvier 2002 pour faire le point sur cette expérience, maintenant que 5 000 généralistes américains se sont transformés en hospitalistes. « Même les sceptiques pensent aujourd'hui que l'hospitalisme a un avenir », écrit-il. Il estime que « les hospitalistes dispensent aux patients hospitalisés des soins de haute qualité, meilleure en tout cas que celle des soins du généraliste qui a fait hospitaliser son patient et ne peut le voir qu'une fois par jour et pour un temps limité ».
L'hospitaliste, au contraire, est en mesure de voir le patient plusieurs fois par jour ; dans le cas du patient atteint de plusieurs pathologies, il coordonne les soins ; il veille à ce qu'un traitement contre une affection n'ait pas de retentissement sur une autre maladie du sujet.
L'article souligne que les soins hospitalistes se traduisent par des économies, à la fois en ce qui concerne le coût de l'hospitalisation, qui diminue en moyenne 13,4 %, et en ce qui concerne la durée du séjour qui est réduite en moyenne de 16,6 %.
En supposant qu'un hospitaliste s'occupe, au cours d'une année de 600 patients, ce qui diminuerait de 10 % le coût moyen du patient hospitalisé évalué à 8 000 dollars (environ 9 000 euros), les 5 000 hospitalistes américains réduiraient de 2,4 milliards de dollars le coût de l'hospitalisation aux Etats-Unis.
« Jusqu'à présent, écrit le Dr Wachter, il n'y a rien dans les études qui montre que cette réduction de coût soit obtenue au détriment de la qualité des soins ». Deux des 19 études portant sur 1 600 patients montrent au contraire une réduction de la mortalité associée aux soins hsopitalistes. De même, les patients interrogés ont exprimé leur satisfaction. Il s'ensuit l'apparition de ce qu'on appelle en France un réseau ville-hôpital au sein duquel le généraliste adresse volontiers le patient à un établissement avec lequel il passe un accord préalable.
Une autre étude indique que le nombre d'hospitalistes américains devrait passer à 19 000 avant 2010.
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