La myélofibrose peut être soit primitive, dite idiopathique (splénomégalie myéloïde) soit secondaire à une thrombocytémie essentielle ou à une polyglobulie de Vaquez. Elle se caractérise par une fibrose médullaire, une anémie progressive et une hématopoïèse extramédullaire, qui se manifeste principalement par une splénomégalie.
En 2005, on a identifié une mutation gain de fonction JAK2V617F, qui est présente chez environ 50 % des patients atteints de myélofibrose. C’est alors qu’a été évalué un puissant inhibiteur oral de JAK1 et 2, connu sous les noms de code INC424 et INCB18424, et maintenant sous le nom de ruxolitinib.
Dans un nouveau travail de phase III, dont un des signataires est le Français Jean-Jacques Kiladjian (hôpital Saint-Louis, Paris), le ruxolitinib a été comparé avec « les meilleurs traitements existants » : principalement des antinéoplasiques (51 % - le plus souvent de l’hydroxyurée: 47 %) et des glucocorticoïdes (16 %) ; 30 % des patients ne recevant toutefois aucun traitement.
Ainsi, 219 patients ayant une myélofibrose de risque intermédiaire ou élevé ont reçu soit le ruxolitinib oral soit le meilleur traitement existant. Le critère principal ou les critères secondaires clés étaient respectivement le pourcentage de patients ayant au moins une réduction de 35 % du volume splénique (mesure par IRM ou scanner) à la semaine 48 (S48) et à la semaine 24 (S24).
Au total, 28 % des patients du groupe ruxolitinib avaient au moins une réduction de 35 % du volume de la rate à S48, contre 0 % dans l’autre groupe. Les pourcentages correspondant à S24 étaient 32 % et 0 %.
À S48, la longueur moyenne palpable de la rate avait diminué de 56 % sous ruxolitinib mais avait augmenté de 4 % dans l’autre groupe.
Les patients du groupe ruxolitinib avaient une amélioration globale de la qualité de vie et une réduction des symptômes associés à la maladie.
Claire Harrison et coll. « New England Journal of Medicine » du 1er mars 2012, pp. 787-98.
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