LE MELASMA est une hyperpigmentation cutanée liée à un excès de mélanine. Situé sur les parties découvertes de la peau, notamment au visage, le mélasma prend l'aspect de plaques pigmentées brunes ou bleu gris réparties de façon symétrique sur les joues, les tempes et la lèvre supérieure. Des facteurs génétiques interviennent dans l'apparition du mélasma qui touche plus particulièrement les femmes de phototype foncé. Le rôle des hormones sexuelles (estrogène, progestérone) est également incriminé en combinaison avec les ultraviolets. Le traitement est difficile et les molécules classiques utilisées n'ont que des effets transitoires.
Le rucinol est une molécule issue de la recherche des Laboratoires Pola (Japon) et le développement clinique est réalisé par Merck médication familiale. Son originalité réside dans son mode d'action qui s'attaque - sans toutefois détruire le processus naturel indispensable à la synthèse de la mélanine - à deux étapes de la mélanogenèse. Le rucinol agit par inhibition de la tyrosinase, en bloquant la production excessive de la mélanine et par inhibition de l'activité de la TRP-1, enzyme impliquée dans la synthèse des eumélanines noires, diminuant ainsi leur production et éclaircissant la mélanine produite.
Un cosméceutique.
Depuis dix ans, dans différents types d'hyperpigmentation, un vaste programme d'études cliniques a mis en évidence l'efficacité thérapeutique et la tolérance de ce « cosméceutique ».
La dernière étude, dont les résultats viennent d'être publiés, concerne l'efficacité d'Iklen sérum sur le mélasma. Cette étude, au protocole très exigeant, menée par le
Pr Ortonne (hôpital de l'Archet 2, Nice), est une étude prospective, en double aveugle contre excipient, randomisée, d'une durée de six mois. Les patientes incluses étaient 32 femmes âgées de 42 ans en moyenne, de phototype foncé, atteintes d'un mélasma diagnostiqué. L'objectif de l'étude était la comparaison de l'efficacité du rucinol (sérum à 3 %) à celle du placebo (excipient seul) sur chaque hémivisage de la patiente. « Cette façon de procéder en bivisage sur chaque patiente permet d'obtenir des résultats très significatifs, même sur un petit nombre de patientes », souligne le Pr Ortonne. Le critère principal de l'étude était l'évaluation de l'hyperpigmentation et l'amélioration de la couleur du mélasma. Ces évaluations cliniques ont été confirmées par chromatométrie, photographies en UV et en lumière naturelle. Dans un premier temps (semaine 0 à semaine 12), les patientes recevaient chacune en double aveugle un flacon d'Iklen et un flacon d'excipient à appliquer sur chaque hémivisage. Puis (semaines 12 à 24), chaque patiente a appliqué Iklen des deux côtés du visage. Des visites ont été organisées aux 4e, 8e et 12e semaines du traitement. A cette dernière visite, une prolongation du traitement de trois mois a été proposée.
Les résultats ont montré dès la 12ème semaine un score de pigmentation significativement différent en faveur d'Iklen versus l'excipient, tant sur les joues que sur le front.
Photographies en UV et en lumière naturelle.
Déjà, à la 2ème consultation, le niveau d'amélioration avait été plus important au niveau des joues avec le rucinol. Des photographies en UV et en lumière naturelle ont confirmé les résultats cliniques. Enfin, aucun effet secondaire n'a été répertorié, signe d'une excellente tolérance du produit.
« Ces résultats sont très encourageants sur une hyperpigmentation particulièrement difficile à traiter. »
Conférence de presse des Laboratoires Merck médication familiale avec pour intervenant le Pr Ortonne (Nice).
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