Pas de propositions révolutionnaires mais un retour aux principes fondateurs de la Sécurité sociale. C'est sommairement ce que proposera le RPR dans son programme électoral, dont les grandes lignes seront rendues publiques fin janvier.
Cette position de principe lui permet de se démarquer de la politique gouvernementale qui a, selon lui, « foulé au pied le paritarisme » dans la gestion des caisses de Sécurité sociale, mais également du Medef, qui préconise l'introduction d'une dose de concurrence dans l'organisation de l'assurance-maladie.
Le parti gaulliste, qui n'a pas toujours adopté une ligne claire sur le sujet, réaffirme cette fois-ci, sans ambiguïté, son attachement au principe de solidarité de la Sécurité sociale de 1945 et à la préservation d'une assurance-maladie obligatoire gérée par les partenaires sociaux.
Avec toutefois une évolution majeure : la volonté de généraliser la protection maladie complémentaire en rendant déductibles fiscalement les primes et les cotisations versées aux assurances privées et aux mutuelles. Le RPR souhaite aussi l'extension du champ de l'assurance complémentaire en permettant le remboursement au premier franc des prestations non couvertes par l'assurance-maladie.
L'objectif du RPR pour la prochaine mandature est donc clairement affiché : il sera de « remettre le paritarisme sur les rails » mais également de moderniser un système figé par « l'immobilisme du gouvernement Jospin » en partie responsable, selon le RPR, de la crise qui secoue actuellement le corps médical.
« Mme Guigou récolte ce qu'elle a semé. Pendant cinq ans, alors que la Sécurité sociale bénéficiait de recettes exceptionnelles, rien n'a été fait ni planifié et le dialogue social a été bloqué. Le gouvernement se retrouve au pied du mur et va une fois de plus répondre au problème dans l'urgence par des mesures électoralistes dont il faudra ensuite payer l'ardoise. C'est comme avec les gendarmes », a affirmé Jean-François Copé, secrétaire général adjoint du RPR, chargé du projet.
Souhaitant « tirer les leçons du passé », notamment des échecs du plan Juppé, le RPR veut restaurer la confiance avec les professionnels de santé en abandonnant toute idée de maîtrise comptable des dépenses et de sanctions collectives.
Il propose, par ailleurs, de rebâtir une politique de santé publique qui mette l'accent sur la prévention et la recherche. Une loi de programmation, votée pour la durée de la législature, fixerait de grands objectifs sanitaires qui seraient réévalués tous les ans, sur les plans sanitaire et budgétaire. Le gouvernement déléguerait ensuite la gestion du système aux partenaires sociaux et aux professionnels de santé dans le cadre d'une plus grande décentralisation.
Enfin, le RPR, qui dénonce « l'absence d'efforts d'investissement du gouvernement dans le système hospitalier », inscrira la modernisation du parc hospitalier public parmi ses priorités budgétaires.
Chirac veut moderniser la Sécu
Le président de la République, Jacques Chirac, a souhaité « une modernisation de la Sécurité sociale qui ne remette pas en cause le principe de solidarité », en présentant ses vux aux représentants syndicaux et patronaux. « Les principes de l'architecture de notre Sécurité sociale sont justes. Discutons-en, modernisons-la, rendons-la plus équitable et plus efficace encore pour répondre aux besoins nouveaux de nos concitoyens, mais ne remettons pas en cause le principe de solidarité », a affirmé le chef de l'Etat. « Les Français y sont légitimement attachés. C'est un acquis fondamental dont je suis le garant », a-t-il ajouté. Pour Jacques Chirac, la Sécurité sociale doit cependant évoluer « pour garantir à tous les Français l'accès aux meilleurs soins et donner aux professionnels de santé des conditions d'exercice dignes de leur dévouement ».
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