CONGRES HEBDO
En raison de leur statut hormonal, les femmes ont un contrôle de la respiration qui diffère de celui des hommes. Elles ont notamment une réponse différente à l'hypoxie tant en termes de ventilation que de pression artérielle. En outre, il a été démontré que ces réponses variaient selon la phase du cycle menstruel, la réponse de la pression artérielle à l'hypoxie étant, par exemple, plus importante en phase lutéale. La fréquence plus faible des événements respiratoires au cours du sommeil chez les femmes s'explique, au moins en partie, par ces différences de statut hormonal. Pour mémoire, le rapport femme/homme est de l'ordre de 1 pour trois dans les études de prévalence portant sur des populations cliniques et de l'ordre de 1 pour sept dans les études de cohorte dans la population générale.
Cette influence du statut hormonal a amené les chercheurs à s'intéresser aux femmes enceintes, et diverses données récentes sont aujourd'hui disponibles.
Tout d'abord, le ronflement chez la femme enceinte est fréquent. Ensuite, les femmes chez lesquelles des ronflements apparaissent au cours d'une grossesse présenteraient un risque accru d'hypertension et de prééclampsie. Il a également été rapporté, mais ce point est plus débattu, un risque de retard de croissance in utero. Moins controversé est le risque de prématurité, car l'analyse multifactorielle a révélé que ce risque était comparable à celui observé pour le tabac. Ce qui mobilise les énergies aujourd'hui, c'est d'obtenir les éléments qui permettraient de répondre à la question : « Faut-il traiter les femmes enceintes qui ronflent ? »
Le seul traitement envisageable est la pression continue positive au masque, et nous n'avons guère d'expérience chez la femme enceinte. Une seule étude a été menée. Elle indique que, en traitant le ronflement et la résistance à l'écoulement de l'air, la pression artérielle s'abaisse la nuit et que le risque d'éclampsie est diminué. Si cela est confirmé dans des études à plus large échelle et s'il se révèle que, en plus, il y a amélioration symptomatique, c'est-à-dire disparition des ronflements et amélioration de la somnolence, le recours à la CPAP sera certainement légitime.
D'après un entretien avec le Dr Patrick Levy (Grenoble).
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