S'appuyant sur des travaux expérimentaux, le Pr Peter Libby a rappelé que le processus inflammatoire est l'une des hypothèses permettant d'expliquer les liens entre hypertension artérielle et athérosclérose. Des travaux menés chez l'animal montrent en effet une accumulation de cellules inflammatoires dans les artères de rats hypertendus. Des données plus récentes suggèrent aussi que l'angiotensine II pourrait agir comme stimulus inflammatoire en dehors de ses effets vasoconstricteurs. Par ailleurs, chez l'homme sain, la CRP, ainsi que d'autres marqueurs de l'inflammation augmentent avec la pression artérielle systolique et la pression pulsée.
Des effets synergiques
La dysfonction endothéliale, rendant plus perméable la paroi vasculaire aux lipides et aux cellules inflammatoires, constitue un marqueur précoce du processus d'athérosclérose. Les facteurs de risque cardio-vasculaire, les antécédents familiaux, l'hypertension, l'hypercholestérolémie, le diabète, le tabagisme, l'âge, le sexe sont sans doute responsables de la dysfonction endothéliale et de l'athérosclérose au travers de mécanismes oxydatifs et inflammatoires qui surviennent dans la paroi vasculaire. Mais le meilleur critère prédictif de la dysfonction endothéliale est le nombre total de facteurs de risque chez les patients, dont les effets sont plus synergiques qu'additifs.
La pression artérielle systolique et plus récemment la pression pulsée ont été identifiées comme des facteurs prédictifs majeurs de la morbidité et de la mortalité cardio-vasculaires, a expliqué le Pr John Deanfield. Il existe une relation continue entre pression artérielle systolique et mortalité d'origine coronarienne sans notion de seuil défini comme le montre l'étude MRFIT (Multiple Risk Factor Intervention Trial). Le risque de maladie coronarienne, d'insuffisance cardiaque congestive et d'accident vasculaire cérébral augmente avec la pression artérielle systolique.
L'étude ALLHAT
La nécessité de traiter l'HTA systolique pour prévenir les événements cardio-vasculaires a été établie par plusieurs essais cliniques, SHEP, STOP-Hypertension, Syst-Eur et devrait être confirmée par d'autres études en cours parmi lesquelles l'étude ALLHAT (Antihypertensive and Lipid-Lowering Treatment to Prevent Heart Attack Trial), la plus importante étude réalisée dans l'hypertension artérielle. Elle comporte deux versant, un versant « lipides » et un versant « hypertension » dont l'objectif est de comparer, sur un effectif de plus de 40 000 patients, les effets d'un diurétique (la chlortalidone) sur la morbi-mortalité coronarienne à ceux de trois nouveaux antihypertenseurs : un alpha-bloquant (la doxazosine), un inhibiteur de l'enzyme de conversion (le lisinopril) et un inhibiteur calcique (l'amlodipine).
D'après un symposium organisé par les laboratoires Pfizer.
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