LES CELLULES SOUCHES adultes inspirent des recherches nombreuses et variées, en raison de leur faculté d’adaptation aux tissus hôtes. Les observations provenant d’une équipe américaine indiquent que les cellules souches adultes provenant de la moelle osseuse hématopoïétique (Csah) peuvent fusionner avec l’épithélium digestif normal et tumoral. «La découverte est importante, car elle doit permettre de nous aider à mieux comprendre la biologie de la tumorigenèse et peut donner lieu à de nouvelles stratégies pour développer des traitements anticancéreux.»
Il a été montré que les Csah sont capables d’adopter le phénotype et la fonction de différentes lignées non hématopoïétiques, de participer à une fonction tissulaire normale.
Adnan Rizvi et coll. (Portland) s’intéressent aux Csah, car il est essentiel « de comprendre la contribution des Csah dans la régénération des tissus endommagés et de connaître les mécanismes sous-jacents et les acteurs cellulaires ». Ils travaillent sur les Csah présentes dans l’intestin grêle et montrent, dans un travail chez des souris irradiées, qu’un mécanisme de fusion cellulaire préside à leur incorporation dans l’épithélium digestif.
Un mécanisme participant à la cancérogenèse.
On sait que la fusion cellulaire est un mécanisme participant à la cancérogenèse, mais aussi à la régénération de certains tissus : les hépatocytes, les neurones de Purkinje, les cellules musculaires cardiaques et squelettiques, les cellules cutanées.
Dans cette dernière publication, Rizvi et coll. mettent en évidence que : «Un repeuplement à long terme est observé à partir des Csah transplantées, qui concerne les principales lignées de l’épithélium digestif: les entérocytes, les cellules caliciformes, les cellules de Paneth et les cellules entéroendocrines. Ce qui suggère que les partenaires de la fusion sont des cellules progénitrices digestives ou des cellules souches intestinales.» La fusion entre les Csah et les cellules intestinales aboutit à des populations épithéliales normales.
Ils trouvent que les Csah transplantées fusionnent, au-delà des cellules intestinales normales, avec les cellules néoplasiques. Mais que «la fusion des Csah avec l’épithélium néoplasique ne se traduit pas par un phénomène de déclenchement tumoral». La fusion entre Csah et cellules tumorales est peut-être un événement tardif de la tumorogenèse intestinale, estiment-ils. On savait déjà que les Csah participent à la néovascularisation. Ces cellules sont-elles en cause dans les processus métastatiques ? La question nécessite plus ample information.
« Proc Natl Acad Sci », édition en ligne.
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