Des chercheurs du Cincinnati Children’s Hospital et de l’université de California Davis décrivent pour la première fois comment les glandes mammaires sont très sensibles à l’insuline au cours de l’allaitement. Ces résultats ont pu être obtenus à l’aide d’un séquençage ARN de dernière génération qui a révélé les gènes allumés lors de la lactation. Cette découverte pourrait expliquer pourquoi les femmes en surpoids, ayant un âge avancé ou ayant donné naissance à un bébé macrosome présentent plus de difficultés à allaiter.
Un allumage des gènes de l’insuline
Si l’insuline ne joue pas de rôle direct dans la régulation de l’entrée de sucres dans les cellules productrices de lait, elle fait bien davantage. Comme l’explique le Dr Nommsen-Rivers, l’auteur principal : « Il existe un allumage considérable des récepteurs à insuline et des signaux d’amont au cours de la transition mammaire en une usine biologique à produire des quantités massives de protéines, de graisses et de glucides pour nourrir le nouveau-né. » Le gène PTRF en particulier pourrait être un biomarqueur d’insulinorésistance responsable d’échec à l’allaitement.
Un essai clinique déjà en vue
En s’appuyant sur le fait que près de 20 % des femmes entre 22 et 44 ans sont prédiabétiques aux États-Unis, il ajoute « qu’il est possible que plus de 20 % des jeunes mamans sont à risque d’allaitement insuffisant en raison d’une dérégulation de l’insuline ». Les chercheurs envisagent de vérifier, dans un essai clinique de phase I/II, si le contrôle glycémique améliore l’allaitement chez des femmes diabétiques de type 2 traitées par antidiabétiques oraux. Il reste que l’exercice physique et les mesures hygiéno-diététiques restent des mesures phares à valider, en particulier en cas de contrôle sous optimal dans le prédiabète. « L’approche idéale est préventive, le sport et le régime sont plus puissants que n’importe quel médicament. Nous les testerons une fois l’essai clinique terminé. »
PLOS ONE, publié le 5 juillet 2013
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