L'ENQUETE, menée sous l'égide du Cregg (Club de réflexion des cabinets et groupes d'hépato-gastroentérologie), a porté sur l'enregistrement des patients porteurs de l'AgHBs suivis en cabinet de médecine libérale, soit par quelque 2 000 hépato-gastroentérologues. Près de 500 réponses ont été reçues, révélant que, en moyenne, l'activité d'hépatologie représente 15,4 % de l'activité totale d'un cabinet libéral et ce, probablement plus facilement depuis la possibilité de prescription de l'interféron en ville. Chacun d'entre eux suit 7 patients porteurs de l'AgHBs. Pour l'hépatite C, une moyenne de 17 patients par an et par médecin a été trouvée, avec une répartition inégale : 18 % des praticiens ne suivent aucun patient atteint (ce qui peut être expliqué par un mode d'exercice en cabinet de groupe avec un partage des compétences), tandis que, à l'inverse, 2 % des spécialistes ayant répondu à cette enquête déclarent suivre plus de 100 personnes infectées par an.
Ainsi, depuis quelques années, on observe une implication de plus en plus forte des praticiens libéraux dans la prise en charge des hépatites. D'ailleurs, les hépato-gastroentérologues libéraux possèdent désormais une voix au conseil d'administration de l'Association française pour l'étude du foie (Afef). Cette volonté d'engagement a été reconnue par le gouvernement, comme en témoigne le discours du 8 décembre 2005 de M. Xavier Bertrand. Celui-ci envisage dans le futur une prise en charge des soins à hauteur de 60 % de ces pathologies en ville, pour réserver les 40 % de formes graves (cirrhose, néoplasie...) à l'exercice hospitalier.
Actuellement, il existe des disparités au sein du territoire. En terme épidémiologique, tout d'abord, avec une prévalence des hépatites plus élevée dans deux régions : l'Ile-de-France et le sud de la France. Ensuite, en termes de délivrance des traitements, qui revient principalement à des spécialistes hospitaliers sur Paris, ce qui n'est pas le cas partout ailleurs. Enfin, en termes d'examens complémentaires, dans les Alpes-Maritimes, la biopsie est réalisée pour moitié par des hépatologues institutionnels et pour moitié par des libéraux.
Selon le Dr Delasalle, le suivi par un spécialiste libéral présente des atouts importants pour le patient : la proximité géographique avec le médecin, la souplesse des horaires de consultation, un interlocuteur qui ne change pas au fil du temps et qui est disponible. Cet ensemble d'éléments permet un suivi non stéréotypé, calqué sur les besoins du patient (souvent multiples, notamment dans la gestion des effets secondaires des thérapeutiques). De plus, le spécialiste libéral est souvent en contact étroit avec son interlocuteur généraliste, ce qui facilite la diffusion de l'information.
Toutefois, la durée prolongée d'une première consultation en hépatologie en fait un facteur limitatif pour les spécialistes installés en secteur I, tout comme l'indemnisation insuffisante du temps passé avec les organismes de tutelle, le manque de formation à la rédaction de rapports administratifs et la difficulté d'équiper les cabinets médicaux avec les nouvelles méthodes non invasives d'évaluation de la fibrose comme le FibroScan (actuellement non référencé dans la nomenclature des actes).
D'après un entretien avec le Dr Patrick Delasalle, président de la commission hépatologie du Club de réflexion des cabinets et groupes d'hépato-gastroentérologie.
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