GRÂCE à des journées de travail bien remplies, les médecins savent gagner leur vie. Pourtant, quand il s'agit de conserver ou de faire fructifier leurs avoirs financiers, ils sont habituellement moins performants. Insuffisamment informés ou négligents, face aux aléas de la vie (maladie, accident, décès), ils sont trop souvent remarquablement imprévoyants. Chaque année, des centaines de familles sombrent brutalement dans des situations dramatiques et les appels au secours de familles médicales, en grande précarité, sont de plus en plus fréquents. Les enfants en sont les principales victimes, lorsque, faute d'argent, ils doivent renoncer à entreprendre ou à poursuivre des études.
Créée en 1945 par le Pr Lemierre et Mme Gaudard d'Allaines, l'AFEM (Aide aux familles et entraide médicale) est une association de la loi 1901 qui a pour mission d'aider les enfants et les familles de médecins qui sont en détresse. Après avoir entièrement dévolu son action aux veuves de médecins disparus pendant la guerre, l'AFEM a étendu son action aux familles médicales pour s'orienter ensuite, plus spécifiquement, vers les enfants et les étudiants, soutenus jusqu'au bout de leur parcours. Car, au-delà de l'énorme perte affective, la disparition du médecin entraîne une perte de revenus qui affecte plus ou moins gravement l'avenir de ses enfants suivant le degré de prévoyance ou d'imprévoyance du chef de famille. Ces situations douloureuses signalées par les délégués de toute la France remontent rapidement et permettent à l'AFEM d'agir par une lettre de soutien, un appel téléphonique, une aide immédiate si nécessaire et enfin l'envoi d'un questionnaire pour évaluer les besoins.
Dimension affective.
L'AFEM a une politique volontairement très affirmée à l'égard de ses étudiants. Depuis plus de 20 ans, 1 120 bourses ont été distribuées. Un grand nombre d'aides aux études et, depuis cette année, des aides complémentaires, facilitent les projets d'avenir. Les étudiants sont en contact direct avec une responsable de l'AFEM qui les prend en charge sur tous les plans, les guide et les soutient jusqu'à l'aboutissement de leurs études. Leur motivation est le moteur puissant d'un échange confiant et libre avec ceux et celles qui les accompagnent. La dimension affective de cet échange, bien au-delà de l'aspect administratif et financier, est la priorité de l'association, qui entend bien la pérenniser.
En 2006, l'AFEM, dont le budget annuel est de l'ordre d'un million d'euros, a versé, grâce à ses donateurs et mécènes, une centaine de bourses d'un montant annuel de 5 400 euros et un nombre voisin d'aides aux études de 3 000 euros pour des familles dont la situation financière était moins dégradée ou lorsque le coût des études était moindre. De plus, l'AFEM consacre le quart de son budget aux familles sous forme de secours d'urgence (1 550 euros) au moment où intervient le drame, puis des aides d'été (915 à 1 550 euros) et de rentrée scolaire (215 à 1 800 euros). En 2006, l'AFEM a soutenu 248 familles de médecins.
Tél. : 01.45.51.55.90, fax : 01.45.51.54.78, www.afem.net, Info@afem.net.
Des boursiers qui ont la vocation
En 2007, grâce à la générosité des médecins, des conseils de l'Ordre, de l'Académie de médecine, des mutuelles et des laboratoires, 116 bourses ont pu être données par l'AFEM à des étudiants venus de toute la France. Ces bourses ont été remises au ministère de la Santé en présence de Dominique de Legge (délégué interministériel à la famille). Parmi ces 117 boursiers âgés de 19 à 27 ans, on compte une progression du nombre de futurs médecins (38), entourés de juristes, d'ingénieurs, de commerciaux et d'un étudiant en art (école Boulle).
La remise de bourses a été l'occasion de présenter l'espace « boursier » du site de l'AFEM. Créé par d'anciens boursiers, ce site est le témoin de l'attachement des jeunes à cette association. Désormais, certains d'entre eux assurent la continuité en siégeant au sein du conseil d'administration.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature