UNE ÉQUIPE de chercheurs français du Cnrs travaillant à l’institut Curie (Drs Arnaud Echard et Bruno Goud) a démontré pour la première fois le rôle clé de la protéine Rab35 dans la dernière étape de la division cellulaire.
A la fin du processus de division d’une cellule en deux cellules filles, les chromosomes sont séparés et réenveloppés dans le noyau de chacune de ces deux cellules. C’est à ce moment que doit se produire un rétrécissement de la zone centrale de la cellule mère qui se traduit par l’apparition d’un sillon, lequel se creuse progressivement, divise le cytoplasme et ne laisse en place qu’un pont cytoplasmique. La rupture du pont va marquer la séparation définitive des deux cellules filles.
La contraction de la membrane doit avoir lieu au bon moment, lorsque les chromosomes se sont séparés. Elle doit aussi avoir lieu au bon endroit afin d’assurer une répartition équitable du matériel génétique et des composants intracellulaires.
L’équipe du Dr Echard a montré que la protéine Rab35 est essentielle à la séparation des cellules dans des conditions optimales sans altération de la fidélité de la reproduction de la cellule mère et sans entraîner l’apparition de cellules défectueuses pouvant, à terme, conduire à l’apparition de certaines pathologies telles que des cancers. En l’absence de la protéine Rab35, les deux cellules filles ne se séparent pas, ce qui peut entraîner l’apparition d’une cellule anormale à deux noyaux dont le potentiel carcinogénique a déjà été prouvé.
On savait jusqu’à présent que les protéines Rab sont impliquées dans le contrôle du trafic membranaire. Ce travail révèle pour la première fois le rôle de Rab35 dans le recyclage rapide des membranes des compartiments internes vers la surface cellulaire. C’est par cette voie de transport que Rab35, localisée au niveau du pont cytoplasmique, contribue au recrutement de deux molécules essentielles aux étapes finales de la cytocinèse : le lipide PI(4,5)P2 et la protéine SEPTIN2.
Coordination entre noyau et cytoplasme.
Cette découverte apporte de nouvelles connaissances sur le cycle cellulaire et, plus précisément, sur les mécanismes assurant la coordination entre la division du noyau et celle du cytoplasme. La concordance entre ces deux événements est primordiale pour permettre la transmission couplée du patrimoine génétique et d’autres constituants cellulaires, sans lesquels ce patrimoine ne saurait être exploité. La cytocinèse représente donc une étape indispensable à la prolifération cellulaire et constitue un processus clé assurant la stabilité du patrimoine génétique.
I Kouranti, M. Sachse, N. Arouche, B. Goud, A. Echard. « Current Biology », 5 septembre 2006.
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