DE NOUVELLES DONNÉES montrent qu'un traitement par le rituximab (MabThera) est plus efficace que le passage à un second anti-TNF alpha chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) ne répondant pas de façon adéquate à un premier anti-TNF alpha.
Ces dernières années, plusieurs antirhumatismaux sont devenus disponibles pour le traitement de la PR : les antagonistes du facteur de nécrose tumorale (anti-TNF alpha) et d'autres biothérapies, telles que les inhibiteurs de l'interleukine 1 et les anticorps réduisant les lymphocytes B.
Les anti-TNFa ont fait la preuve de leur efficacité en améliorant très fortement les signes et les symptômes de la PR.
Cependant, les patients atteints de PR ne répondent pas tous à un anti-TNF alpha à la posologie standard.
D'autres options sont alors proposées : le passage à un autre anti-TNF alpha ou l'instauration d'un traitement par une nouvelle biothérapie, telle que le rituximab. Le rituximab est un anticorps monoclonal ciblant sélectivement un sous-ensemble de lymphocytes B sans affecter les cellules souches pro-B ou les plasmocytes. Ces cellules B jouent un rôle clé dans le processus auto-immun de la PR.
Le rituximab vise à interrompre la cascade inflammatoire qui consiste en une série de réactions entraînant une inflammation de la synovie, une perte de cartilage et une érosion osseuse caractéristiques de la maladie.
L'objectif de l'étude (1) présentée par le Dr Axel Finckh (Suisse) était de comparer l'efficacité du passage à un autre anti-TNF alpha à celle de l'instauration du rituximab chez des patients ayant interrompu leur traitement par un anti-TNF alpha en raison soit de son inefficacité, soit de la survenue d'effets indésirables.
Au total, 300 patients atteints de polyarthrite rhumatoïde ont satisfait aux critères d'inclusion dans l'étude, 101 ont reçu le rituximab et 199, un autre anti-TNFalpha.
Les groupes rituximab et autre anti-TNF alpha ne différaient pas initialement de façon significative en termes d'âge, d'ancienneté de la maladie, de positivité pour le facteur rhumatoïde, d'incapacité fonctionnelle, de lésions radiologiques, de traitements concomitants par un autre antirhumastimal de fond ou par glucocorticoïde oral à faible dose. Le critère principal de l'étude était l'évolution de l'activité de la PR évaluée par la modification du score DAS28, instrument validé pour la détermination de l'activité de la maladie par rapport à sa valeur initiale. Le score va de 0 à 10, 10 représentant l'activité maximale de la maladie.
L'analyse des données à six mois montre une diminution moyenne du score DAS28 de 1,55 (95 % CI : 1,79, 1,31) chez les patients recevant le rituximab contre 1,03 (95 % CI : 1,32, 0,75) chez ceux passés à un autre anti-TNF alpha.
«Ces résultats suggèrent qu'un traitement par le rituximab est une alternative thérapeutique plus efficace que le passage à un autre anti-TNF alpha chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde ne répondant pas à un premier anti-TNF alpha», conclut le Dr Axel Finckh.
EULAR 2008. Symposium satellite organisé par le Laboratoire Roche, présidé par les Prs Maxime Dougados (France) et Paul Emery (Royaume-Uni).
(1) A. Finckh et al. Abstract OP-0249, EULAR 2008.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature