L’étude randomisée menée par des chercheurs de Harvard auprès de 24 Américains d’origine est-asiatique et de 16 de type « caucasien », confirme ces données puisqu’elle conclut que l’augmentation de la prévalence du diabète dans les populations asiatiques proviendrait plus particulièrement de l’abandon de l’alimentation asiatique traditionnelle, riche en fibres et pauvre en graisses, au profit d’un régime de type occidental plus gras et plus riche en produits sucrés.
L’étude a été réalisée en 2 phases chez 40 volontaires âgés de 25 à 55 ans, tous considérés à risque de diabète de type 2.
En deux phases
La première phase a consisté à administrer pendant 8 semaines une alimentation traditionnelle de type asiatique à tous les participants. Puis ceux-ci ont été randomisés, les uns recevant un régime de type occidental (RO) pendant les 8 semaines suivantes et les autres le même régime asiatique traditionnel (RAT). Si la composition en protéines était la même entre les deux (15 % pour le RAT, 16 % pour le RO), les régimes variaient par leur composition en glucides (50 % pour le RO et 70 % pour le RAT), en lipides (34 % pour le RO et 15 % pour le RAT) et en fibres (6 g pour le RO et 15 g pour le RAT).
Quelle que soit l’origine ethnique, les chercheurs ont observé une amélioration de la sensibilité à l’insuline avec le régime traditionnel asiatique. Les participants ont perdu du poids (en moyenne 1,6 kg) et des graisses corporelles (-1,7 %). Pour les chercheurs, c’est la combinaison d’un régime riche en fibres et faible en graisses qui améliorerait le contrôle de la glycémie. En revanche, le régime occidental aggravait le profil métabolique. Quand les participants ont changé pour un régime occidental, les Américains de type asiatique ont eu une plus grande augmentation de la résistance à l’insuline que ceux de type caucasien.
L’occidentalisation de l’alimentation traditionnelle, qui est naturellement riche en fibres et pauvre en graisse animale, semble donc plus délétère sur le plan métabolique pour les sujets Asiatiques, plus enclins à développer une insulinorésistance et à terme un diabète.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature