Grâce à l'étude IMPACT, menée auprès de plus de 2 000 femmes ostéoporotiques, on sait actuellement qu'environ 30 % des fractures vertébrales ne sont pas diagnostiquées dans le compte-rendu radiologique local, soit en raison de fractures relativement minimes, passées inaperçues, soit en raison d'un décalage entre la terminologie utilisée par le radiologue et la perception du clinicien. En conséquence, l'ostéoporose vertébrale fracturaire est véritablement sous-diagnostiquée. Ce qui n'est pas sans poser de problème lorsqu'on sait que la détection, même minime, d'une fracture vertébrale impose de traiter l'ostéoporose afin de prévenir la survenue d'autres fractures en raison de cette fragilité osseuse excessive.
Par ailleurs, une enquête menée par l'International Osteoporosis Foundation (IOF) dans onze pays montre que la détection de la perte osseuse n'est pas effectuée assez précocement pour protéger les femmes des fractures ostéoporotiques et que les traitements ne sont pas institués suffisamment tôt. Pour 75 % des médecins interrogés, l'accès à l'examen de la DMO est inadéquat, pour 85 %, le financement des équipements pour cet examen est insuffisant, pour 60 %, les femmes ne consultent pas assez tôt et, pour 61 %, certaines patientes refusent les traitements préventifs et curatifs par crainte des effets à long terme.
Selon l'enquête de l'IOF, la prévention et le traitement de l'ostéoporose semblent donc souffrir d'une certaine insuffisance dans la communication médecin-patient. D'où la poursuite de la campagne menée par l'IOF visant à susciter chez les femmes la connaissance de leur risque personnel, à modifier les attitudes médicales en termes de prescription et à exercer une pression sur les gouvernements afin d'améliorer l'accès aux examens diagnostiques et aux traitements.
Trois grandes classes thérapeutiques
La prise en charge de l'ostéoporose bénéficie actuellement des mesures hygiéno-diététiques, d'une supplémentation en calcium et vitamine D et des trois classes thérapeutiques actuellement disponibles : le THS, les biphosphonates (etidronate, alendronate et risédronate actuellement commercialisés en France) et les SERM, modulateurs sélecteurs des récepteurs aux estrogènes (raloxifène).
Le THS vise à prévenir la perte osseuse, avec une efficacité maximale en cas de prise prolongée, la prise limitée d'un THS en ménopause débutante n'assurant pas une protection suffisante sur le plan osseux.
La prescription d'un SERM comme le raloxifène constitue une alternative intéressante au THS, car il permet non seulement de prévenir, mais aussi de traiter l'ostéoporose fracturaire postménopausique.
Quant aux biphosphonates, ils sont efficaces dans la prévention de la résorption osseuse. L'alendronate et le risédronate permettent de diminuer le risque de fracture vertébrale et périphérique, notamment au niveau du col fémoral.
La mesure de la DMO
En pratique, la mesure de la DMO doit être effectuée :
- chez toute femme ménopausée qui a eu une fracture à la suite d'un contexte traumatique minime, à la recherche d'une ostéoporose sous-jacente ;
- en présence de facteurs de risque clinique d'ostéoporose qui regroupent les antécédents fracturaires personnels ou maternels, une ménopause précoce qui n'est pas équilibrée par un THDS, la prise antérieure prolongée de corticoïdes, un tabagisme ou un morphotype réduit (femme de petit poids) ;
- en pratique, le diagnostic d'ostéoporose repose sur la mesure de la DMO (validée par l'OMS), sous réserve qu'elle soit pratiquée par la technique de référence, l'absorptiométrie biphotonique à rayons X, sur des sites osseux recommandés, à savoir le rachis et l'extrémité supérieure du fémur.
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