L 'ETUDE a été menée à partir d'une recherche de consommation de psychotropes pour quelque 150 assurés sociaux (régime général et Mutualité sociale agricole), responsables d'accidents de la route, recensés par les caisses de Saint-Etienne et de Roanne (Loire), et celles de Privas et d'Annonay (Ardèche). Leur consommation a été comparée à celle d'une population témoin de 300 personnes appariées selon plusieurs critères, âge, sexe et résidence, notamment, avec naturellement un présupposé d'absence d'accident de la route durant la période de recueil des données. Réalisée à partir du codage pharmacie, la recherche de consommation s'est appuyée sur la délivrance de médicament(s) dans les trente jours précédant l'accident, une délivrance ultérieurement validée par l'examen de la prescription.
Les résultats sont sans appel. La consommation d'un psychotrope se retrouve chez 14,9 % des responsables d'accidents, contre 6,8 % dans la population témoin (risque multiplié par 2,4), et celle de benzodiazépines, chez 8,8 % des responsables d'accidents, contre 4,62 % dans la population témoin (risque doublé).
Analysant l'ensemble des résultats, qui confirment d'autres études, nord-américaines et suédoises, notamment, les médecins-conseils auteurs de l'étude estiment que « les différences de consommation médicamenteuse entre responsables d'accidents et population témoin sont bel et bien le fait des psychotropes », les autres consommations médicamenteuses isolées (non associées aux psychotropes) étant constatées chez 18,2 % des responsables d'accidents et 16,7 % des assurés sociaux de la population témoin.
Une campagne d'information
Conscients que « le risque accidentel sur la route est évidemment multifactoriel », ils n'en souhaitent pas moins que l'URCAM, qui fédère l'ensemble des caisses locales d'assurance-maladie des huit départements de Rhône-Alpes, « engage une réflexion auprès du public et des professionnels de santé » sur le risque spécifique lié à la prise de psychotropes. Un prochain conseil d'administration, en mai, pourrait décider du lancement d'une campagne massive de sensibilisation et d'information sur « le risque psychotrope au volant », tournée à la fois vers le grand public et vers les prescripteurs.
* URCAM de Rhône-Alpes 71, boulevard Vivier-Merle, 69003 Lyon, tél. 04.72.68.86.65.
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