SYLVAIN TESSON creuse sa veine littéraire avec la constance qu'il a pour arpenter le monde. Ce voyageur, cet explorateur - car il découvre plus qu'il ne voit - publie un nouveau recueil de nouvelles où éclate le talent de conteur qui s'imposait déjà dans les « Nouvelles de l'Est » (1). Des « Jardins d'Allah » - histoire de la déconfiture de l'intégrisme au paradis - à « L'échec d'un voyage » - l'idiotie de deux joueurs d'échec tellement absorbés par leur partie qu'ils ne voient rien des contrées qu'ils visitent - son humour - il a des phrases qui claquent comme des éclats de rire - rivalise avec cette cruelle tendresse qu'il éprouve pour les hommes plongés dans le malheur par leur propre faute. Plus le destin du héros est triste, plus c'est amusant.
Ce jeune homme drôle, ce drôle de jeune homme, qui écrit avec bonheur et désinvolture, fond son style dans les espaces qu'il a visités, de sorte qu'on hume littéralement, dans chacune de ses phrases, le parfum de l'exotisme et l'encens du mystère.
Il lui reste désormais à nous prouver qu'il n'est pas seulement brillant quand il fait court. Sa culture de géographe et sa maîtrise du langage seront les fondations d'un très beau roman.
Editions Phébus, 153 p., 13,50 euros
(1) Phébus
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