Le « rhume des foins »

Publié le 01/07/2001
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PRATIQUE


• Période estivale propice
De taille microscopique, les pollens de graminées pollinisent chaque année de mai à juillet. La floraison de ces pollens est plus précoce dans le Sud et sa progression s'effectue du Sud vers le Nord pour se terminer en zone montagneuse. Cette année, le temps humide a quelque peu retardé l'apparition des pollens de graminées dans certaines régions inondées. Les modifications météorologiques plus clémentes, avec soleil et vent, ont surpris plus d'un patient allergique qui se retrouve confronté brutalement à des pollens dont l'index allergénique est assez élevé.

• « Rhume des foins » et/ou « asthme pollinique »
Les manifestations cliniques varient d'un patient allergique à l'autre en fonction du taux de pollens dans l'air environnant et de leur index d'allergénicité (classé de 1 à 6). Un prurit nasal intense, des salves d'éternuements, une rhinorrhée séro-muqueuse antérieure et postérieure, un prurit palatin associé ou non à une obstruction nasale, à une conjonctivite bilatérale constituent les motifs classiques de consultations en période estivale. L'apparition d'équivalents asthmatiques - toux nocturne, dyspnée, sifflements pulmonaires - ou d'une crise d'asthme parfois inaugurale implique la recherche d'un asthme allergique lié à la présence de pollens de graminées.

• Altération de la qualité de vie
Les patients allergiques signalent durant la saison pollinique concernée une altération de la qualité de vie avec une asthénie liée à des troubles du sommeil perturbé par des éternuements, une obstruction nasale, des céphalées, une gène respiratoire. La rhinite estivale retentit selon l'âge sur la vie scolaire ou professionnelle.

Concordance clinique et tests cutanés
Les tests en pricks réalisés de préférence en dehors de la saison pollinique, associés si nécessaire à des EFR en cas de manifestations respiratoires, constituent les tests de référence pour étayer le diagnostic de rhinite pollinique.

• Allergies alimentaires croisées
Les allergies alimentaires croisées - graminées et tomate, melon, pastèque, piment et parfois arachide - sont secondaires à une identité allergénique liée aux profilines. Elles doivent être recherchées lors de l'interrogatoire et confirmées par des tests cutanés.

• Traitement
Le traitement médicamenteux préventif est prescrit de quinze jours à un mois avant la saison concernée, en tenant compte de la date classique de floraison des pollens en cause. Il doit être continué durant la saison pollinique et se compose le plus souvent d'une association d'antihistaminique de nouvelle génération avec des cromones ou du NAAGA (N-acétyl aspartyl glutamique acid), ou de corticoïdes en spray nasal, de collyres. Le traitement de l'asthme est adapté en fonction du stade de la maladie. En période aiguë, une corticothérapie per os complémentaire durant quelques jours peut être proposée pour les patients très allergiques.
Les corticoïdes retard par voie injectable sont à proscrire en raison de leurs effets secondaires potentiels à long terme.
La désensibilisation spécifique aux pollens de graminées par voie injectable est toujours débutée en fin d'année pour la saison suivante. La voie sublinguale est parfois proposée.

Site Internet du RNSA (Réseau national de surveillance aéropollinique) diffusant les données recueillies par les différents capteurs polliniques français : www.rnsa.asso.fr

Dr Catherine QUEQUET Allergologue, Amiens

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6948