DE NOTRE CORRESPONDANTE
DANS LE RHÔNE, où plus de 20 000 personnes seraient atteintes d'Alzheimer ou d'une pathologie apparentée, le diagnostic puis la prise en charge posent des questions majeures aux familles comme à la collectivité. Si la prise en compte de la dépendance psychique était déjà inscrite dans les programmes d'action du schéma gérontologique 2004-2008, le département a décidé, au début de 2007, de mener une politique plus soutenue dans ce sens sur la base d'un plan d'action, de formation et d'information en direction des professionnels du secteur médico-social mais également du grand public. C'est dans ce cadre qu'une série de conférences sur le thème « La mémoire, l'histoire, l'oubli » – en référence au titre de l'ouvrage de Paul Ricoeur paru au Seuil en 2000 – sera proposée les 11 et 12 octobre prochains, lors du Forum des personnes âgées. Les manifestations organisées quelques jours plus tard, à l'occasion cette fois-ci de la Semaine bleue, et qui impliqueront les 22 maisons départementales du Rhône, seront également orientées sur la maladie d'Alzheimer. Mais le point d'orgue de cette vaste démarche engagée par le département devrait être le plan Alzheimer, dont les grandes lignes devraient reprendre les conclusions d'une étude préparatoire de l'IFROSS, institut situé à Lyon.
« Changer de braquet ».
Achevée en juin dernier, cette étude met en évidence «à la fois une relative insuffisance de la prise en compte de la spécificité des problématiques de la démence et une diversité des pratiques de prise en charge, en particulier dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes»,indiquent les auteurs. Ces derniers ont donc cherché à identifier «des leviers d'action» pour améliorer deux dimensions qui leur paraissaient essentielles : la prise en compte de la spécificité de cette maladie et la coordination des actions auprès des patients et de leurs proches. Pour la première, ils préconisent entre autres de renforcer et d'évaluer la présence des psychologues dans les services dédiés à ces personnes, mais aussi d'encourager l'élaboration de bonnes pratiques et leur évaluation. Pour la seconde, ils proposent notamment de développer et valoriser le travail des équipes mobiles de gériatrie, comme cela est prévu dans le SROS 3, mais aussi d'étendre l'action des instances de coordination pluridisciplinaires médico-psychosociale.
Reste à voir, au final, ce qui sortira vraiment du chapeau. Ce plan apportera-t-il un changement, comparé aux précédents de 2001 et 2004 ? «Il permettra clairement de changer de braquet et d'organiser correctement le parcours de soins», promet Joël May, directeur de la DDASS du Rhône. Pour ce qui concerne l'accès aux treize consultations mémoire existantes, le département ne relève pas de difficultés particulières. Le directeur de la DDASS insiste néanmoins sur la nécessité «de réduire les délais entre l'apparition des premiers symptômes et la prise en charge, qui peuvent aller jusqu'à32mois». Or le projet de réseau porté par les neurologues libéraux et hospitaliers du Centre de rééducation et d'étude des activités mnésiques (« le Quotidien » du 21 février), qui visait justement cet objectif, a été recalé pour la troisième fois par le comité régional des réseaux, en juillet dernier.
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