LA CHIRURGIE cardiaque a eu ces deux dernières années un essor fulgurant. Elle se pratique maintenant avec des résultats fiables et reproductibles.
Cependant, cette chirurgie constitue une agression physiologique sérieuse en raison de la taille de l'incision (sternotomie) et du recours à la circulation extracorporelle.
Suivant l'exemple d'autres spécialités chirurgicales qui se pratiquent en grande partie de façon endoscopique, la chirurgie cardiaque a adopté des procédures de moins en moins invasives.
Ce sont de récentes innovations technologiques portant sur les instruments et les techniques de circulation extracorporelle qui ont permis de réaliser certaines opérations cardiaques par des méthodes vidéoscopiques.
Pour réduire la taille des incisions et aider le chirurgien, la robotique a fait son apparition dans les blocs opératoires dans les années 1990 et a permis la dissection des artères mammaires et la réalisation de l'anastomose coronaire par voie totalement endoscopique.
La chirurgie valvulaire peut être réalisée par ce mode opératoire qui permet de réduire la taille de l'incision, de diminuer le traumatisme opératoire, la douleur et la durée d'hospitalisation et d'améliorer la récupération fonctionnelle.
Cette chirurgie nécessite le recours à une circulation extracorporelle établie par voie percutanée entre l'artère fémorale, la veine fémorale pour le drainage cave inférieur et la veine jugulaire interne droite pour le drainage cave supérieur.
Vision en trois dimensions.
Le robot (Da Vinci) est constitué d'une console reliée à une caméra donnant une vision en 3 dimensions et à 2 bras de 5 mm de diamètre introduits par voie thoracique.
La technique opératoire repose sur un abord de la valve à réparer ou à changer par une minithoracotomie droite de 5 cm sur la ligne axillaire antérieure.
Cet orifice permet d'introduire la caméra, les instruments étant introduits par de petites incisions de 5 mm de part et d'autre.
Le geste valvulaire est alors réalisé selon les mêmes principes chirurgicaux que la technique classique en utilisant les instruments endoscopiques et sous vision endoscopique.
L'introduction des instruments endoscopiques reliés au télémanipulateur permet d'obtenir 7 degrés de liberté, ce qui rend la réparation valvulaire ou la mise en place de la valve plus aisée que par méthode vidéoscopique seule qui n'a pas ces mêmes degrés de liberté, explique le Dr Thierry Folliguet, chargé du programme robotique dans le département de chirurgie cardiaque de l'IMM.
Cette technique permet d'obtenir les mêmes résultats que ceux d'une chirurgie valvulaire classique avec des suites opératoires plus simples. Toutefois, cette chirurgie reste lourde, les patients proposés à cette technique mini-invasive sont donc sélectionnés : des patients jeunes sans morbidité associée et qui ont besoin d'un geste de réparation valvulaire simple.
Plusieurs opérations de réparation valvulaire assistées par robotique ont été réalisées par l'équipe chirurgicale du Pr François Laborde : réparations de valve mitrale, remplacement d'une valve aortique et fermeture d'une communication interauriculaire.
L'Institut mutualiste Montsouris est l'un des cinq centres experts français à être équipé du robot Da Vinci et le seul à l'avoir utilisé pour le remplacement de la valve aortique.
Pour l'Institut mutualiste Montsouris, le remplacement d'une valve aortique par chirurgie assistée, par robotique est à la fois un progrès en termes de professionnalisation et l'opportunité de développer la robotique dans plusieurs disciplines qui y sont exercées : la cardiologie, mais aussi l'urologie, conclut M. Jean-Jacques Monteil, directeur de l'IMM.
Paris. conférence de presse.
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