L'université d'été du SML à Opio

Le régime présidentiel des unions est mis en cause

Publié le 20/09/2005
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A LA 7e université d'été du Syndicat des médecins libéraux (SML), l'opération séduction des ministres de tutelle a, semble-t-il, fonctionné auprès de la centaine de praticiens de terrain réunis à Opio, dans les Alpes-Maritimes (« le Quotidien » du 19 septembre). Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, et son ministre délégué à la Sécurité sociale, Philippe Bas, ont, l'un après l'autre, pris leur temps pour convaincre chacun des médecins présents de conserver le cap de la réforme et de poursuivre leurs efforts de maîtrise médicalisée.
Si le gouvernement a réaffirmé sa confiance aux médecins libéraux, ces derniers « ont besoin d'être rassurés que cette confiance va durer », souligne le leader du SML. Le Dr Dino Cabrera évoque à cet égard la convention de 1993, fondée également sur la maîtrise médicalisée, qui fut balayée par le plan Juppé et la maîtrise comptable en 1995. « Si les politiques commettent une erreur, la confiance sera morte à tout jamais », avertit le Dr Cabrera, qui pense , bien sûr, à la fixation de l'objectif de dépenses (Ondam 2006) en médecine de ville, ainsi qu'aux revalorisations tarifaires envisagées par la convention.

Stratégie.
Les cadres du SML ont clos leur université d'été par une assemblée générale (AG) axée sur les prochaines échéances électorales de la profession. Dino Cabrera avoue avoir été « quelque peu surpris » de ce que les membres de son syndicat veuillent « d'emblée parler stratégie et entrer en campagne » pour les élections aux unions régionales de médecins libéraux (Urml) prévues en mai 2006. « On ne part pas en campagne sept mois à l'avance ! Il nous faut d'abord mieux expliquer la convention et l'intérêt des unions », fait remarquer ce syndicaliste expérimenté et habitué à surfer sur les vagues de l'actualité. Néanmoins, l'assemblée générale a donné l'occasion au SML de se mettre « en ordre de bataille » en vue de ces élections cruciales pour la représentativité des syndicats médicaux. Le SML a décidé de nommer parmi ses cadres des responsables régionaux qui auront une certaine autonomie pour composer des listes en vue des élections. L'échelon régional est devenu nécessaire au sein du SML en raison aussi de l'installation récente des nouvelles commissions paritaires régionales (CPR, composées de représentants des médecins et des caisses, qui veillent au suivi de la convention).
En outre, la centaine de cadres du syndicat ont réfléchi aux changements institutionnels qui pourraient améliorer le fonctionnement des unions à l'avenir. « Les bureaux des Urml posent problème : certaines unions ne fonctionnent qu'à travers leur bureau », déplore le président du SML.
D'où le vote de trois motions en ce sens lors de l'AG du syndicat. La première motion vise à « introduire la proportionnelle » dans la composition des bureaux des Urml. La deuxième motion « tend à refuser la reconnaissance de la personnalité morale à la Conférence nationale des présidents (CNP) d'Urml », tandis que la troisième plaide en faveur de la création d'une autre « instance de coordination des unions ». Les membres de cette nouvelle instance « devront être élus ou désignés à la proportionnelle des résultats obtenus par les différentes listes au niveau national ». Ces modifications statutaires doivent permettre aux unions de s'adapter à « leurs nouvelles responsabilités et missions, notamment en matière d'évaluation des pratiques professionnelles et d'analyse des données médicales », explique le SML.
Les changements institutionnels suggérés par le syndicat remettent en cause, en filigrane, l'hégémonie de la puissante Confédération des syndicats médicaux français (Csmf) sur les unions professionnelles, via leurs présidences (toutes acquises à la Csmf, sauf en Alsace) et la CNP, qui est devenue l'interlocuteur officiel des pouvoirs publics pour le financement de l'EPP. Pas de doute, même au SML, la campagne électorale est commencée.

Création d'un syndicat en Guadeloupe

Le Syndicat des médecins libéraux « se réjouit de la création d'un syndicat SML-Guadeloupe ». A l'initiative du Dr Raymond Lemaistre, généraliste, plusieurs médecins guadeloupéens ont décidé de constituer un syndicat pour participer activement à la vie conventionnelle dans ce département français d'outre-mer. Le SML apprécie qu'ils aient choisi de rejoindre ses rangs pour conduire cette action syndicale. « Ils seront les représentants du Syndicat des médecins libéraux dans les instances conventionnelles (commission paritaire régionale) de l'archipel guadeloupéen ».

> AGNÈS BOURGUIGNON

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7805