Les études observationnelles qui ont établi un lien entre la diète méditerranéenne et la réduction de la mortalité, l’incidence des maladies chroniques et des décès cardiovasculaires, sont déjà nombreuses. Une nouvelle pierre vient d’être apportée à l’édifice, par une étude qui l’associe à un allongement de l’espérance de vie objectivée par la longueur moyenne des télomères des leucocytes.
Dans une étude publiée mercredi dans le « BMJ », le Dr Marta Crous-Bou et ses collègues de l’école médicale de Harvard, ont examiné le lien entre le régime alimentaire méditérranéen et la longueur des télomères, considéré comme un marqueur biologique du vieillissement. Les auteurs ont conclu, à partir d’un échantillon de 4 676 femmes en bonne santé recrutées au sein de la cohorte de la Nurses’ Health Study (NHS), que la longueur moyenne des télomères, et donc l’espérance de vie, était plus importante chez celles qui suivent ce type de régime. Les infirmières de l’étude ont en effet rempli ce questionnaire en 1980, 1984, 1986 et tous les quatre ans jusqu’à maintenant. Sur la base des réponses, les auteurs ont construit une échelle à neuf points : un score de 0 correspondant à la plus mauvaise adhésion au régime méditerranéen et un score de 9 à la meilleure. Cinq groupes de femmes ont ainsi été constitués, correspondant à des scores inférieurs ou égaux à deux, égaux à trois, quatre, cinq ou supérieurs ou égaux à 6.
Pas d’influence des autres facteurs
Pour chaque groupe, les auteurs ont calculé le carré de la différence entre la longueur moyenne des télomères et celle d’un groupe de référence. Pour les femmes du groupe ayant la plus mauvaise adhésion au régime méditerranéen (score inférieur ou égal à 2), cette valeur ajustée pour l’âge est de -0,038, alors qu’elle est de 0,072 dans le groupe ayant le meilleur score d’adhésion (score supérieur ou égal à 6). Cette différence est statistiquement significative.
Ces résultats ont été ajustés en fonction d’autres facteurs influençant la longueur des télomères : le tabagisme, l’indice de masse corporelle et l’activité physique. La différence entre les longueurs moyennes de télomères reste statistiquement significative entre les deux groupes.
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