UNE SITUATION «inadmissible». Tel est le constatque dresse le président de la Mutualité sociale agricole (MSA), Gérard Pelhate, devant la situation financière dégradée et «sans aucune perpective» du Fonds de financement des prestations sociales agricoles (Ffipsa, qui gère la protection sociale des non-salariés agricoles). Déjà considérable, le déficit du Ffipsa devrait se creuser de près de 2 milliards d’euros en 2006 et de 2,1 milliards l’année suivante, pour une impasse de 6 milliards à la fin de 2007. Or le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (Plfss) pour 2007, qui vient d’être examiné en commission à l’Assemblée nationale et arrive en séance à partir de mardi prochain, ne prévoit «aucune solution d’équilibre», déplorele président de la MSA, qui se dit outré. Le régime des exploitants agricoles est contraint de recourir à des emprunts massifs et découverts bancaires pour financer les déficits cumulés et assurer le paiement des prestations. Pour le président de la MSA, le désengagement de l’Etat est inacceptable ; la solution passe par un «arbitrage» et des «ressources nouvelles», faute de quoi, l’unité et l’autonomie du régime agricole seront menacées . Gérard Pelhate n’exclut pas une «mobilisation en région».
Sans attendre, la MSA a adopté en juin dernier son plan d’action stratégique (PAS) « 2006-2010 ». Il poursuit la restructuration du réseau (35 caisses en 2010, contre 54 aujourd’hui), la volonté du régime agricole de développer son offre de services de proximité (aide à domicile, gestion d’établissements, téléassistance, portage de repas…) et de continuer sur la voie des «innovations sociales» adaptées aux besoins locaux . Un savoir-faire qui s’incarnedans de multiples projets expérimentaux et actions pionnières adaptés au monde rural.
Le conventionnement automatique en question.
La MSA est en première ligne face à la désertification médicale et aux difficultés d’accès aux soins qui en découlent. Elle a établi des maisons de santé rurales pluridisciplinaires pour maintenir l’offre de soins libérale, des réseaux gérontologiques dont les résultats ont été salués par l’Igas ou encore des réseaux Alzheimer. Le président de la MSA estime néanmoins que la répartition géographique très inégale des professionnels mérite de poser la question du maintien du conventionnement automatique. «Faut-il évoluer vers un conventionnement individuel, prendre des mesures plus coercitives, je ne sais pas. Mais les professionnels eux-mêmes constatent qu’il y a un problème», explique Gérard Pelhate.
Le régime agricole se veut également le fer de lance sur le terrain de la prévention. Dépistage dentaire à différents âges de la vie, campagnes de sensibilisation, éducation thérapeutique pour les patients atteints d’affections cardio-vasculaires, bilans de santé pour les 25-34 ans et les 65-74 ans… : une démarche préventive systématique qui porte ses fruits et que la MSA entend renforcer dans les prochaines années. A condition que le régime agricole dispose des moyens pour jouer sa partition originale.
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