Comment procéder à un benchmarking en matière de système d’information ? À l’hôpital Paris Saint Joseph, le dispositif présentait certains atouts. Après avoir informatisé la partie administrative du patient, l’accent avait déjà été porté sur la partie médicale et soins depuis 2006. La priorité pour l’établissement était d’informatiser l’ensemble de l’hôpital. Pourtant, il ne disposait jusqu’au début de l’année 2013 d’aucun outil adéquat pour établir un diagnostic précis. Heureuse coïncidence, Olivier Boussekey a appris l’existence de la société HIMSS. Sa directrice France, Marion Boutemy-Deniau, lui a proposé d’établir un diagnostic précis et complet du SIH via le référentiel Emram, modèle d’adoption du dossier patient électronique (Electronic Medical Record Adoption Model).
Quelle procédure ?
Pour ce faire, le DSI doit remplir un questionnaire de 80 à 100 questions. Ces données sont analysées et permettent de donner au SI un niveau de maturité. L’accompagnement de HIMSS envers les hôpitaux est gratuit. « Nous étions à la recherche d’un outil fédérateur qui devait concerner toutes les données de santé pour tous les professionnels qui travaillent au sein de l’établissement », indique Olivier Boussekey. Et d’ajouter : « L’objectif est aussi de savoir objectivement si l’on a fait les choses dans le bon ordre et de connaître notre placement par rapport aux autres établissements. Nous voulions factualiser et pas seulement avoir le sentiment d’avoir bien fait. »
Niveau 6, proche du paradis
Et une fois le questionnaire rempli, Olivier Boussekey et son équipe sont finalement satisfaits. Marion Boutemy-Deniau, directrice France de HIMSS Europe leur apprend que l’hôpital Paris Saint-Joseph n’est pas loin du niveau 6. Il ne leur manque que quelques fonctionnalités et quelques ajustements pour y parvenir.
Quand un hôpital atteint le niveau 6, « cela veut dire que toutes les informations utiles pour la prise en charge sont disponibles de manière électronique à tout instant et en tout endroit de l’hôpital pour tout professionnel qui en a besoin », explique Olivier Boussekey. De plus, le SIH ne doit pas seulement mettre à disposition de l’information. Il doit aussi représenter une assistance dans la prise en charge du patient et un outil d’aide à la décision. Concrètement, cela se réalise par la mise en place d’arbres décisionnels et par la mise en œuvre d’alertes et de système de vérification de cohérence. Par exemple, lorsqu’un médecin prescrit un médicament, il obtient via le système une série d’alertes qui lui donne des contre-indications par rapport aux allergies du patient, aux posologies du médicament, aux résultats des laboratoires. En quelques mois, l’équipe de Olivier Boussekey procède dans le SI aux ajustements requis par le référentiel. Le niveau 6 est finalement obtenu assez rapidement, soit en novembre 2013. À noter, seulement cinq établissements en France sont certifiés niveau 6, et sur 8 000 établissements en Europe, 33 seulement sont certifiés niveau 6. La moyenne française se situe autour de 2,2 sur une échelle de 7. La seule critique que le DSI adresse à HIMSS est que le référentiel Emram reste hospitalo-centré et n’analyse pas la continuité du soin en aval de l’hôpital. « On regarde le soin, et pas la santé ! », critique Olivier Boussekey. Pourtant, Olivier Boussekey reste ambitieux : le niveau 6 ne lui suffit pas. Il projette d’obtenir le niveau 7 (0 papier à l’hôpital) en 2015 pour son établissement.
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