PARU, PAS PARU ? Le rapport commandé au député André Flajolet sur la réduction des inégalités de santé et des politiques de prévention, dont « le Quotidien » a donné les grandes lignes dans son édition du 18 avril, a été brièvement mis en ligne sur le site personnel du député du Pas-de-Calais mercredi dernier, juste après sa remise à Roselyne Bachelot. Mais, jeudi matin, le rapport n'y était plus. Renseignements pris, la ministre de la Santé souhaiterait communiquer elle-même sur ce rapport en organisant une conférence de presse qui devrait se tenir dans les dix prochains jours.
L'un des points les plus innovants de ce rapport est sans conteste la création de communautés de santé (« le Quotidien » du 28 février).
Le député UMP du Pas-de-Calais les voit, à la différence des maisons médicales ou des centres de santé pluridisciplinaires «qui ne sont qu'un lieu technique rassemblant des médecins», comme «des lieux de partage de tâches dans lesquels, outre les médecins, il y a aussi du paramédical, de l'administration, du suivi, de l'HAD, des soins de fin de vie, et des spécialistes qui peuvent venir faire des consultations à domicile».
Mais André Flajolet souhaite que ces communautés de santé soient aussi des lieux dédiés à la prévention, et pas uniquement aux soins. C'est dans cet esprit qu'il précise dans son rapport que «les communautés de santé seraient le moyen d'exercer une concurrence efficace [entre secteur I et secteur II, NDLR] par la qualité des services proposés (du fait du champ large embrassé), et de la pratique de la prévention globale. La rémunération des professionnels serait celle du secteurI, augmentée de rémunérations au résultat pour charge de service public. La conjonction de la qualité d'un exercice professionnel sous-tendu par un sentiment d'utilité collective, et de l'intéressement construit afin de favoriser l'accès précoce aux soins, devrait conduire au développement naturel des communautés de santé».
« Contrat de confiance ».
Contacté par « le Quotidien », André Flajolet s'explique sur ce projet de part de rémunération variable pour les médecins exerçant en communautés de santé. Selon lui, si les actes médicaux techniques sont codifiés, il n'existe aucune codification pour les actes de prévention.
L'idée serait donc de «mettre en place un contrat de confiance entre l'assurance-maladie et les médecins travaillant dans ces communautés de santé, et de leur faire pratiquer des consultations de prévention», aussi bien sur la toxicomanie, à l'attention des jeunes, que sur l'alimentation équilibrée, le sport, le diabète ou les maladies cardio-vasculaires, pour ne citer que ces exemples.
Selon le député du Pas-de-Calais, ce type de consultations de prévention «est déjà très développé dans les pays du nord de l'Europe».
Quant à savoir à quel niveau financier rémunérer cette activité de consultations de prévention, André Flajolet répond prudemment qu' «il faut que le médecin s'y retrouve».
Plus généralement, sur l'aspect financier de la chose, André Flajolet estime qu'il faut mettre en place au niveau national «un principe de rémunération» que les futurs territoires de santé pourraient adapter en fonction du contexte régional ou local, et des besoins de la population en matière de prévention.
Il reste que les rapports valent ce que l'on en fait. Roselyne Bachelot devrait rapidement donner des précisions sur les suites qu'elle entend donner aux préconisations de celui d'André Flajolet.
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