L'OSTÉOPOROSE, la plus fréquente des ostéopathies, est une maladie diffuse du squelette caractérisée par une masse osseuse basse et une altération de la microarchitecture osseuse, responsable d'une augmentation du risque de fracture.
La définition opérationnelle de l'ostéoporose repose sur la mesure de la densité osseuse (DMO) au niveau du rachis lombaire et de l'extrémité supérieure du fémur par absorptiométrie biphotonique à rayons X. L'ostéoporose se définit par un T-score < – 2,5 DS au rachis lombaire et/ou à l'extrémité supérieure du fémur, indépendamment de l'âge.
Cette mesure est indispensable au diagnostic, sa relation directe avec le risque fracturaire ayant été clairement démontrée (1).
La microarchitecture osseuse.
Le tissu osseux est en remaniement constant, formation ostéoblastique et résorption ostéoclastique sont associées et couplées dans le temps et dans l'espace. Ce processus appelé remodelage osseux permet de conserver et d'adapter la résistance squelettique de façon optimale aux contraintes mécaniques.
Chez la femme, après la ménopause, la carence en estrogènes entraîne une forte accélération du remodelage osseux provoquant un déséquilibre en faveur de la résorption osseuse. Cette hyperrésorption induit des perforations trabéculaires, avec pour conséquence une altération de l'architecture osseuse trabéculaire caractérisée par une déconnexion complète du réseau trabéculaire, facteur important de la fragilité osseuse, explique le Dr Hélène Libouban (Inserm EMI 0335, Angers).
Parmi les différents traitements susceptibles d'agir sur la microarchitecture osseuse, le ranélate de strontium se caractérise par un double mode d'action : il réduit la résorption osseuse et stimule la formation osseuse.
Une étude récente montre que, après trente-six mois de traitement, le ranélate de strontium renforce la microarchitecture osseuse chez les femmes ménopausées ostéoporotiques. L'examen de 41 biopsies de crêtes iliaques réalisées chez des femmes ayant pris soit du ranélate de strontium, soit un placebo met en évidence une diminution de l'espacement des travées, traduisant une amélioration de la connectivité trabéculaire et une augmentation significative de l'épaisseur corticale dans le groupe ranélate de strontium par rapport au groupe placebo (2).
SOTI et TROPOS.
L'effet antifracturaire du ranélate de strontium a été confirmé dans deux études de phase III contrôlées versus placebo conduites en Europe et en Australie : l'étude SOTI ayant pour critère principal les fractures vertébrales incidentes et l'étude TROPOS, dont le critère principal est constitué par les fractures non vertébrales.
Les études SOTI et TROPOS ont fait l'objet d'une métaanalyse préplanifiée destinée, en particulier, à évaluer l'effet du ranélate de strontium chez les femmes âgées de 80 ans et plus.
L'étude SOTI a inclus 1 649 femmes ménopausées ayant une ostéoporose avérée (faible DMO lombaire et antécédent de fracture vertébrale) et âgée en moyenne de 70 ans.
Les radiographies vertébrales annuelles ont fait l'objet d'une lecture centralisée et la DMO a été mesurée tous les six mois. Sur l'ensemble des trois ans, le ranélate de strontium a permis de réduire significativement le risque relatif de nouvelle fracture vertébrale radiologique de 41 %, et de 38 % le risque relatif de fractures vertébrales ayant une expression clinique.
La DMO a augmenté dans le groupe traité de 12,7 % au niveau lombaire et de 7,2 % au col fémoral (par rapport à la valeur de base). En revanche, il n'existe à ce jour aucune corrélation entre le gain de DMO lombaire et la réduction du risque de fractures vertébrales cliniques, précise le Dr Evelyne Drapier-Faure (Lyon).
L'étude TROPOS a inclus 5 091 femmes ostéoporotiques (T-score au col fémoral < – 2,5 DS et antécédent de fracture pour plus de la moitié d'entre elles) âgées en moyenne de 74 ans. Les résultats montrent que, à trois ans, le ranélate de strontium réduit le risque relatif de fractures de hanche de 36 % (p = 0,046) dans un sous-groupe de femmes à plus haut risque (> 74 ans et T-score < – 2,4) et de 39 % de nouvelles fractures vertébrales (p < 0,001).
La métaanalyse des études SOTI et TROPOS a permis de mettre en évidence, d'une part, une diminution du risque de première fracture vertébrale de 45 % (p < 0,001) dans un groupe de femmes indemnes de fracture à l'inclusion (avec un T-score lombaire à – 2,7) traitées par ranélate de strontium, d'autre part, une réduction significative de 32 % du risque de fracture vertébrale et de 32 % du risque de fracture périphérique dans un groupe de femmes âgées de 80 ans et plus.
Le ranélate de strontium, qui a par ailleurs un profil de tolérance satisfaisant, est indiqué, à la posologie d'un sachet de 2 g par jour, dans le traitement de l'ostéoporose postménopausique.
17e Salon de gynécologie obstétrique. Déjeuner-débat organisé par le Laboratoire Servier.
(1) Brennan T.C., Rybchyn M.S., Conigrave A.D. et al. « Calcif Tiss Int », 2006, 78 (suppl.1).
(2) Kanis J.A., Johnelle O., Oden A. et al. « OsteoporosInt », 2009, 1,12 : 989-95.
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