DÈS JUILLET prochain, la mesure de la densité osseuse (DMO) par absorption biphotonique à rayons X devrait être remboursée. Dans ce contexte, une mise à jour de ses indications est prévue. Déjà, les recommandations la considèrent comme la technique de référence pour estimer la résistance osseuse. Cependant, le T-Score n’est pas le seul élément à prendre en compte dans la décision thérapeutique (voir encadré) et il n’influence pas le choix de la stratégie. La répétition des mesures n’est pas souhaitée pour le suivi. Une seconde DMO est effectuée en fin de traitement, elle est prise en compte dans la réévaluation du risque de fracture.
La DMO n’explique pas tout, insistent les experts, c’est un indicateur imparfait, par défaut, du risque de fracture, comme le montrent plusieurs études. L’ostéoporose résulte d’une perte de masse osseuse, mais aussi d’une altération de la microarchitecture de l’os.
L’intérêt des marqueurs biologiques du remodelage osseux n’est pas validé pour le diagnostic et le choix thérapeutique. Néanmoins, leur utilité pour l’évaluation des traitements antirésorption osseuse est soulignée. La recherche s’oriente vers la mise au point d’un index de risque global afin d’apprécier le risque individuel de fracture.
En traitement et prévention.
Le raloxifène (Evista) est recommandé en traitement et en prévention de l’ostéoporose postménopausique :
– en cas de fracture vertébrale et de faible risque de fracture périphérique ;
– en cas d’ostéoporose sévère (deux fractures vertébrales ou plus) ;
– en l’absence de fracture, chez la femme de moins de 60 ans, voire de 60 à 80 ans, si l’ostéoporose est à prédominance vertébrale.
Le remboursement à 65 % ne concerne que l’ostéoporose avérée, avec au moins une fracture liée à l’ostéoporose.
L’essai MORE contre placebo chez près de 8 000 femmes ménopausées recevant une supplémentation vitamino-calcique montre une réduction rapide et durable du risque de fracture vertébrale de l’ordre de 40 % à 3 ans ; le bénéfice concerne les femmes qui ont ou non des antécédents de fracture.
Plusieurs données nouvelles sont à prendre en considération :
– les variations de la DMO observées sous Evista ne semblent pas être de bons facteurs prédictifs de la réduction du risque fracturaire. La tomographie quantitative qui mesure la DMO volumétrique et la géométrie osseuse détecte des modifications précoces et fines des compartiments osseux. Elle a montré après deux ans de traitement que le profil de minéralisation, «correctement inhomogène», est redevenu comparable au profil osseux physiologique de la préménopause.
Le raloxifène a une action rapide et stable sur les marqueurs de formation (ostéocalcine, phosphatase alcaline) et de résorption osseuse (CTX urinaire), avec un retour aux taux de la préménopause.
16e Salon de gynécologie-obstétrique pratique 2006, symposium Lilly.
Ostéoporose postménopausique en 2006, avec le Pr P. Fardellone et les Drs M. Pollak, R. Levasseur et E. Lespessailles.
Décider de traiter
La décision thérapeutique intègre outre la DMO, l’âge, l’existence de fractures, les facteurs de risque associés (corticothérapie ancienne ou actuelle, fracture du col du fémur de parent du premier degré, tabagisme, faible poids) et les facteurs de chute. La correction d’une carence vitamino-calcique est un préalable.
Les données de la densitométrie sont les suivantes, pour un T-score :
• supérieur à – 1 : densité normale,
• compris entre – 2,5 et – 1 : ostéopénie (si isolée, pas de traitement),
• inférieur ou égal à – 2,5 : ostéoporose (si associé à une ou plusieurs fractures : ostéoporose sévère).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature