C'EST L'UN DES AXES forts du rapport de la mission parlementaire pilotée par Christian Paul, député PS de la Nièvre, sur l'offre de soins (« le Quotidien » d'hier) : pour changer la médecine, estiment les députés, il faut d'abord changer les études médicales.
Dans le double but de transformer le métier de généraliste – pour en faire un acteur clé des soins de premier recours – et de rééquilibrer l'offre de soins sur le territoire, le levier de la formation initiale est jugé primordial. Il doit être, précise le rapport, actionné de plusieurs manières.
Les députés adhèrent d'abord à des recettes somme toute « classiques ». Ils sont d'accord pour la régionalisation de la formation, les futures ARS (agences régionales de santé) étant chargées d'évaluer les besoins de formation en fixant des numerus clausus régionaux qu'elles répartiront ensuite entre les facultés ; ils veulent développer les dispositifs de bourses étudiantes assorties d'engagements d'exercice dans des zones sous-dotées (et les élargir aux étudiants en début de cursus). Plus original, ils proposent de «généraliser» en les rendant obligatoires «les stages dans les zones sous-denses en offre de soins» : des stages de « découverte » en début d'études et des stages « actifs » en fin de cursus. Au chapitre des stages toujours, mais cette fois-ci dans l'optique de structurer les soins de premier recours, les députés souhaiteraient que soient privilégiés les terrains de stage participant à cette médecine « de proximité » : dans les hôpitaux locaux ou dans les maisons de santé pluridisciplinaires, par exemple, ou encore dans des structures d'hospitalisation à domicile (HAD) ou dans les centres de santé... Le rapport précise que ,pour que cela fonctionne, il faut «inciter les professionnels de santé à accueillir des stagiaires, au besoin par des mesures financières pour ceux des zones sous-denses qui ont le plus de difficulté à dégager le temps nécessaire du fait de leur charge de travail».
Des carrières « enrichies ».
Soucieux de promouvoir les missions de santé publique des généralistes, les députés suggèrent par ailleurs de former les étudiants «aux questions éthiques, médico-économiques et épidémiologiques». Il faudrait aussi, ajoutent-il, mieux préparer les futurs médecins «à la coopération entre professionnels, à la relation et au dialogue avec les patients et leur entourage». Sur un plus long terme, le rapport estime qu'il faut «construire des évolutions de carrière attractives pour les médecins généralistes», par des «formations» distillées au long de leur vie professionnelle. Il s'agit, précise le document, «d'enrichir leur pratique et d'éviter la lassitude qui éloigne certains d'entre eux des soins de premier recours».
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