En association avec l’institut Ipsos, le Conseil national de l’Ordre des médecins a souhaité sonder les reins et les coeurs des Français en général et des médecins en particulier, tout à la fois pour tester son niveau de notoriété, déterminer la vision de son organisation et de ses services, et dégager les axes de communication à développer (1).
Côté grand public, 87 % des Français déclarent connaître, ne serait-ce que de nom, l’Ordre des médecins, loin devant les autres ordres professionnels. Cependant, seulement 44 % de ces Français avertis «ont le sentiment de savoir assez bien ce qu’il fait», même si ce score augmente avec le niveau socioprofessionnel des sondés – et 43 % d’entre eux reconnaissent avoir une perception imprécise de l’Ordre.
Au sein des missions de l’Ordre, celle d’instance disciplinaire est identifiée par 78 % des Français ; 61 % d’entre eux savent qu’il est chargé d’élaborer et de faire appliquer le code de déontologie, et 55 % qu’il arbitre les conflits entre médecins et patients.
Parmi ces Français qui déclarent connaître l’Ordre, 80 % en ont une bonne opinion et 11 % seulement une mauvaise. Un pourcentage à comparer avec celui des médecins qui ne sont que 59 % à avoir une bonne opinion de l’institution ordinale (voir plus bas). Enfin, 61 % des personnes qui déclarent connaître l’Ordre estiment qu’il «juge en toute impartialité les conflits opposant les médecins et le grand public».
En revanche, la communication de l’Ordre sur ses missions ne faitpas l’objet d’un consensus. Les Français sont en effet aussi nombreux (45 %) à estimer que l’Ordre communique bien sur ses missions qu’à penser le contraire. Sa communication sur ses prises de position est certes jugée positive par 51 % des sondés, mais seulement 22 % des personnes interrogées estiment les connaître. Mais quand on cite aux sondés certaines prises de position récentes de l’Ordre, que ce soit sur la démographie médicale, le parcours de soins ou le secret médical, leur adhésion frise les 90 %.
Quant au financement de l’institution ordinale, 47 % des Français pensent qu’il est assuré par le ministère de la Santé contre 23 % qui savent que les médecins versent une cotisation. Enfin, en ce qui concerne l’impartialité de l’institution, 53 % des Français jugent que l’Ordre se préoccupe autant des médecins que des patients contre 38 % qui estiment qu’il se préoccupe surtout des médecins. Seulement 4 % pensent qu’il s’occupe surtout des patients.
Un corps médical peu averti.
Côté médecins, l’Ordre est perçu comme un organisme qui remplit bien sa mission de médiateur auprès des pouvoirs publics à 66 %, son rôle de médiateur entre médecins et patients à 65 %, et comme une institution utile à l’exercice de la profession à 63 %. Des scores plus mitigés sont obtenus sur des sujets comme les questions disciplinaires (58 % d’adhésion) ou sur le point de savoir si l’Ordre représente bien tous les médecins (56 %). Les médecins estiment que l’Ordre se soucie essentiellement d’eux à 40 %, essentiellement des patients à 4 %, et des deux à 44 %.
D’une façon générale, les médecins sont 59 % à avoir une bonne opinion du Conseil national de l’Ordre. Mais quand on entre dans les détails, les réponses montrent qu’ils ont une assez grande méconnaissance de son fonctionnement : 48 % disent en avoir une assez bonne connaissance contre 52 % qui avouent les connaître mal. A noter que seulement 11 % des médecins déclarent connaître les dirigeants du Cnom.
Côté communication, 77 % des médecins se disent intéressés par les prises de position de l’Ordre contre 22 % qui ne s’y intéressent pas. Les femmes médecins semblent plus intéressées que les hommes (83 % contre 75 %). Soixante-neuf pour cent des médecins qui se souviennent d’une ou de plusieurs prises de position de l’Ordre se déclarent en phase avec lui sur ce sujet contre 22 % qui se déclarent rarement ou jamais d’accord.
Pour les auteurs de l’enquête, l’Ordre doit désormais s’attacher à mieux communiquer sur ses prises de position envers le grand public, et à être plus présent dans le quotidien de l’exercice des médecins, notamment grâce à ses relais départementaux.
(1) Neuf cent quarante-neuf Français âgés de 18 ans et plus et un échantillon représentatif de 801 médecins ont été interrogés entre le 20 et le 30 janvier par téléphone.
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