Réunis demain en conseil national, les socialistes devraient adopter un texte de cadrage sur la santé dont a déjà pris acte, mercredi, le bureau national du PS.
Elaboré sous l'égide de Marisol Touraine par un petit groupe de députés et sénateurs (Alain Clayes, Claude Evin, Jean-Marie Le Guen, Bernard Cazeau, Claire-Lise Campion, Gilbert Chabroux) auquel s'est adjoint le Dr Claude Pigement, délégué national du PS à la santé, ce projet est la première riposte construite et organisée de l'opposition à la réforme annoncée de l'assurance-maladie. Il est à la fois un état des lieux, une critique très dure des choix de la majorité et une ébauche de propositions. C'est François Hollande lui-même qui en a passé commande à ses troupes au mois de juillet.
Les socialistes y réaffirment que la santé est « au cur de (leur) projet de société ». Cela étant posé, ils tapent sans état d'âme sur la politique de la majorité : l'équipe de Jean-Pierre Raffarin, disent-ils, a « échoué ». Le déficit de l'assurance-maladie - « l'ampleur du goufre est sans précédent » - est le reflet des « choix malencontreux du gouvernement actuel ». Même : « L'aggravation du déficit de l'assurance-maladie s'inscrit dans une stratégie voulue ou acceptée par Jean-François Mattei. » Et les socialistes de citer la hausse « indifférenciée et sans contrepartie » des consultations des généralistes, l'absence de politique du médicament ou encore « le refus de Jean-François Mattei de tout mécanisme de régulation autre que la confiance dans les professions de santé »...
Il n'y a pas de demi-mesure, c'est « toute l'organisation du système de soins qui doit être revue ».
Dans l'optique de la réforme, les socialistes concentrent leur projet autour de trois objectifs, « l'égalité, la qualité et la responsabilité ». Ils tracent plusieurs pistes de réflexion au nombre desquelles l'affirmation d'une « garantie de santé » pour tous, la création d'un service public de santé au travail, la création de « zones de santé prioritaires » pour les populations les plus exposées, la réaffirmation du rôle du médecin de famille...
Partisans d'une clarification des responsabilités de chacun des acteurs du système, les socialistes plaident, d'une part, pour que les choix soient du seul ressort du gouvernement et du Parlement et, d'autre part, pour une plus grande reconnaissance du rôle et de la place des mutuelles. Ils souhaiteraient qu'un « nouveau contrat » lie les professionnels de santé au système, qui permettrait une « reconnaissance officielle et suffisante » de ceux qui travaillent dans des conditions difficiles.
Au chapitre purement économique, le PS affirme que la CSG reste « le socle financier d'une Sécurité sociale solidaire », mais se refuse à entrer dans le débat : « Faut-il l'augmenter ou pas ? » Il se borne à indiquer que, « sans réformes structurelles », une hausse de la CSG « ne servira à rien ».
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