Le projet de création d'agences régionales de santé ne fait pas un tabac

Publié le 17/03/2002
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Les agences régionales de santé (ARS), au programme de la quasi-totalité des candidats à l'élection présidentielle, ont été unanimement jetées aux orties lors d'un débat organisé par la CSMF (Confédération des syndicats médicaux français) sur le thème « Quelle politique de santé pour la France en 2002 ? » dans le cadre du MEDEC.

Faut-il, ainsi qu'on se le propose à droite comme à gauche, étendre à tout le champ sanitaire les compétences des actuelles agences régionales de l'hospitalisation (ARH) ? « Non », répondent en chœur les spécialistes du secteur. « Ce serait une fuite en avant, une erreur », explique Rémy Fromentin, jusqu'il y a peu président de la conférence des directeurs d'URCAM (union régionale des caisses d'assurance-maladie). Il précise : « Sur le terrain, les ARS seraient inapplicables car elles réuniraient des gens qui ne font pas le même métier : les conférences régionales de santé qui dictent les objectifs de santé publique, les ARH qui font le ménage du côté des hôpitaux, les URCAM qui font le ménage du côté des caisses. » Dominique Coudreau, directeur depuis sa création de l'ARH d'Ile-de-France, partage les mêmes craintes : « Je suis extrêmement hostile à l'idée d'ARS. Les créer reviendrait pour moi à se précipiter en mettant juste un couvercle sur l'existant. »
Ancien sénateur UDF de Meurthe-et-Moselle, le Pr Claude Huriet a déjà du mal à trouver utiles les ARH - elles sont, juge-t-il, « l'illusion de la régionalisation » et leurs directeurs sont « les exécutants d'une volonté du système central ». Alors les ARS...
Moins virulent, Jean-Jacques Denis, député PS de Meurthe-et-Moselle, se montre néanmoins très prudent. Il ne veut pas céder à la « facilité » qui consiste à dire que « la santé ne va pas, il faudrait décentraliser », et se dit « réticent à tout transférer au niveau des régions ».

K. P.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7088