À Landerneau, l’hôpital de la ville s’honore du nom de Grall. Il ne s’agit pas d’un honneur décerné à l’actuel directeur général de la santé pour service rendu à la commune. Mais plutôt d’un hommage rendu à l’ancien maire, le père de Jean-Yves qui a exercé longtemps la fonction de clerc de notaire. Dans la famille, on naît breton mais on n’a pas le sang marin. À l’appel du large, on préfère chez les Grall, la terre ferme. Mais est-ce si sûr ? L’esprit d’aventure se niche, il est vrai partout, y compris au fin fond d’une épicerie comme l’a illustré la saga des Leclerc qui a débuté ici dans le Nord Finistère. Pourquoi encore collégien décide-t-on un jour de devenir médecin, alors que rien ne vous prédispose à embrasser la carrière médicale ? Quelques décennies plus tard, la question demeure sans réponse. Pas de modèle familial à imiter, pas davantage de héros à célébrer, le désir de faire médecine s’impose comme une évidence. Jamais, il est vrai, Jean-Yves Grall n’aura échafaudé de plan de carrière. Les rencontres ont en revanche servi de catalyseur, d’accélérateur et provoqué des changements non programmés. « Benoît Péricard, alors directeur de l’agence régionale d’hospitalisation (ARH) des Pays-de-Loire, a joué un rôle moteur dans l’abandon de la fonction clinique au profit de l’intégration au sein de la fonction publique. En fait, j’exerce la médecine autrement », souligne Jean-Yves Grall. Simple formule ou résumé d’un parcours ? Après avoir effectué son cursus au CHU de Brest, Jean-Yves Grall réussit l’internat de médecine à Angers. Et opte pour la cardiologie. Il ne vise pas une carrière hospitalo-universitaire. Et sera donc cardiologue libéral. Pur hasard, un poste est disponible à l’hôpital de Chateaubriand. Rapidement, Jean-Yves Grall devient le président de la commission médicale d’établissement (CME). C’est dans le cadre de ses fonctions qu’il est appelé à rencontrer Benoît Péricard, alors qu’une recomposition entre le secteur public et privé est envisagée. C’est le début d’une nouvelle carrière en 2003 à l’agence régionale d’Île-de-France sous la direction de Jacques Ritter, juste après le drame de la canicule. Sale temps pour opérer une reconversion dans la haute fonction publique accusée alors par les médecins de ne pas avoir écouté les signaux d’alerte. Mais c’est « en passant par la Lorraine » et en s’y installant quatre ans comme directeur de l’ARH puis de l’agence régionale de santé (ARS) que Jean-Yves Grall acquiert une notoriété qui dépasse l’échelle régionale. L’affaire des irradiés d’Épinal, puis celle de la chirurgie cardiaque à Metz où un chirurgien est suspendu pour cause de surmortalité lui donnent l’image d’un homme de décision. La gestion de crise à la Direction générale de la santé l’expose encore à un niveau supérieur, comme en témoigne le suivi au quotidien de l’affaire des prothèses mammaires. Les bourrasques, en tant que bon Breton, on a plus l’habitude de les affronter en tout état de cause que les méchantes rumeurs, qui vous annoncent partant seulement quelques mois après votre nomination. La météo politique est loin d’être une science exacte. Elle est même parfois injuste. En attendant d’essuyer à ce poste une nouvelle tempête aussi prévisible qu’un coup de vent en Bretagne, l’aventure continue. Au nom du service public. De père en fils.
Le procureur
Publié le 27/01/2012
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Gilles Noussenbaum
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Source : Décision Santé: 281
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