Cinéma
DOMMAGE que les distributeurs français aient cru bien faire en choisissant un titre accrocheur, trop explicite, plutôt que l'original, « The Clearing », qui signifie à la fois la clairière et la clarification. On ne pourra donc le cacher, l'histoire tourne autour d'un enlèvement. C'est Pieter Jan Brugge qui en a eu l'idée à partir d'un fait-divers survenu dans sa Hollande natale, au milieu des années 1980, un enlèvement qui avait duré six mois : « Je me suis demandé comment avait réagi la famille. Que se passe-t-il quand les fondements de votre vie s'effondrent brusquement ? ». Devenu producteur à succès du côté de Hollywood (entre autres « Heat », « l'Affaire Pelican », « Révélations »), le Hollandais a décidé d'en faire le sujet de son premier film : « Cette histoire pouvait être transposée aux Etats-Unis. Elle me permettait de parler du rêve américain et du prix payé par les gens pour y arriver, aussi bien que celui de ceux qui n'y arrivent pas, d'ailleurs. » Il a trouvé pour l'aider un jeune scénariste, Justin Haythe, ce qui n'était pas pour déplaire à Robert Redford, qui aime donner un coup de main aux débutants de talent.
Voici donc un couple pour qui tout semble bien aller, incarné par Robert Redford et la subtile actrice britannique Helen Mirren. Un duo que va compromettre Willem Dafoe, dans un rôle à plusieurs facettes.
Le film est très habilement construit avec deux récits décalés, l'un allant plus vite que l'autre : d'un côté ce que vit le héros, de l'autre son épouse, sa famille et l'enquête. Ce récit à double détente, avec des personnages qui sont loin d'être tout d'une pièce permet de jouer le suspense sans privilégier l'action. Il y a contrainte et violence, bien sûr, mais aucune de ces insupportables scènes qu'affectionne depuis trop longtemps le cinéma (et pas seulement l'américain). « L'Enlèvement » est ainsi un polar que l'on pourrait presque qualifier de rafraîchissant.
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