Cent quarante euros par jour : voilà ce que coûte en moyenne l'hospitalisation à domicile (HAD). Ce chiffre est établi dans son dernier « Bulletin d'information » (1) par le CREDES (Centre de recherche, d'étude et de documentation en économie de la santé).
Le CREDES a mené l'enquête à la demande du ministère de la Santé qui compte réformer prochainement le mode de tarification de cette alternative à l'hospitalisation. Car, aujourd'hui, les systèmes de financement sont divers, complexes et opaques. Ils ne sont pas les mêmes dans le secteur public (budget global) et dans le secteur privé (prix de journée). Ils sont dans tous les cas basés sur des coûts fictifs qui peuvent avoir des effets pervers - « les structures appliquant un faible prix de journée sont parfois amenées à effectuer une sélection partielle des malades selon leur profil médical et la gravité de leur état de santé », note, par exemple, le CREDES.
Parmi les 140 euros de coût global moyen de prise en charge calculé par les experts, la coordination médico-sociale (salaires du médecin coordonnateur, de l'infirmière coordinatrice, de l'assistante sociale...) et les frais de fonctionnement administratifs représentent 42 euros (soit 30 % du total), tandis que les soins médicaux délivrés au patient s'élèvent à 98 euros (70 % du total). Près de la moitié de ces 98 euros sont dépensés en soins infirmiers, paramédicaux et en aides-ménagères ; l'autre moitié se partage en parts quasi égales entre la pharmacie et le matériel médical - les honoraires des médecins généralistes ne pèsent même pas 3 euros. « Ces résultats, commente le CREDES, confirment que l'HAD s'apparente à des soins de suite et de réadaptation dans la mesure où tous deux comprennent essentiellement des actes thérapeutiques effectués par des soignants, les actes diagnostiques étant rares. »
Au total, les experts recensent cinq critères qui expliquent à eux seuls 35 % des variations du coût des soins médicaux délivrés aux patients. Ces cinq déterminants sont, par ordre d'importance : la durée de séjour (le coût global par journée décroît quand la durée de séjour s'allonge, passant à 203 euros pour les séjours de moins d'une semaine à 130 euros pour ceux de plus de deux semaines), la nature du protocole de soins principal (la prise en charge en HAD de la nutrition parentérale est la plus chère - 211 euros -, les cas obstétricaux - surveillance de grossesse à risque, prise en charge du nouveau-né et post-partum - qui coûtent entre 50 et 64 euros sont les moins onéreux), le mode de sortie d'HAD, l'âge et la dépendance locomotrice et l'incontinence attribuables à l'état de santé du patient. Le statut de la structure d'HAD (public ou non, associatif ou lucratif, dans le second cas) n'explique que 7 % des variations constatées pour ce même coût médical.
(1) N° 67, juin 2003, « Le coût de la prise en charge en hospitalisation à domicile ».
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