Jazz-Rock
VOILA DES LUSTRES que le batteur André Ceccarelli (1) fait partie de quasiment toutes les aventures jazzy de l'Hexagone. Très demandé dans tous les domaines musicaux - il a participé au dernier enregistrement de Claude Nougaro, « la Note bleue » (Blue Note) -, « Dédé » possède une carte de visite impressionnante grâce à sa facilité d'adaptation aux différents styles et personnalités, sa discrétion et son efficacité rythmique - il est capable de passer du binaire au ternaire avec une rare aisance et élégance - qui ont fait de lui une des valeurs sûres du jazz français et de la batterie contemporaine. Ominiprésent chez les autres, il lui manquait depuis quelque temps de réaliser un travail plus personnel qui vient d'être livré avec « Carte blanche » (Dreyfus Jazz/Sony Music), un double album comprenant une face studio et une autre « live », enregistrée en direct depuis le Duc des Lombards à Paris en juin 2003. D'autant plus que, pour cette célébration du jazz, le batteur niçois a rassemblé non seulement tous ses amis - John McLaughlin, Richard Galliano, Didier Lockwood, Laurent de Wilde, Biréli Lagrène, Stefano di Battista, notamment -, mais également sa fratrie, puisqu'on retrouve Jean, le batteur, père fondateur de la lignée, Jean-Paul, le frère, et Régis, le fils, sur des standards de Miles Davis, John Coltrane et... Lou Reed et Serge Gainsbourg, ou des compositions originales des différents invités. Que du bonheur !
Depuis plusieurs décennies, le jazz est devenu une musique servant de passerelle entre les styles. Après avoir résisté à l'envahissement des « musiques du monde », il se cherche aujourd'hui de nouveaux « standards ». « Wonderland » (BFLat/Discograph), le dernier album du trompettiste-bugliste
Stéphane Belmondo,fait partie de cette recherche intellectuelle et musicale, puisque le leader a bâti son projet sur la reprise de thèmes écrits par un géant de la musique populaire américaine depuis quarante ans, le pianiste-compositeur-chanteur Stevie Wonder. Pas de grands tubes, mais une visite guidée par l'excellent et lyrique instrumentiste dans des compositions méconnues datant des années 1970, qui démontrent à quel point jazz, soul, voire pop, peuvent être imbriqués. Superbement soutenu par ses acolytes, dont son frère Lionel (saxophones, clarinettes, flûte), Stéphane Belmondo livre, avec ce CD, non seulement une partie de lui-même, mais aussi un petit chef-d'œuvre très attachant.
La même démarche pourrait s'appliquer au flûtiste
« Magic » Malik Mezzadri(2), qui vient de publier « 13 XP Song's Book » (Label Bleu), dans lequel il revisite les plus grands succès populaires de la chanson et de la variété françaises depuis ces quatre dernières décennies. C'est donc avec un sacré culot, beaucoup d'humour, une dose de révérence et de référence, une technique solide et inventive, que le leader s'attaque à « Ville de lumière », de Gold, « Je t'aime, moi non plus », de Serge Gainsbourg, « J'entends siffler le train », immortalisé par Richard Anthony, « Partir un jour » ou encore « Fais comme l'oiseau ». La nostalgie n'est vraiment plus ce qu'elle était !
Acteur de la scène avant-gardiste française depuis une quinzaine d'années, le multi-instrumentiste hongrois
Akosh S. (de son vrai nom Szelevenyi) poursuit son travail de mémoire des traditions balkaniques, tout en y incluant d'autres critères comme le free-jazz ou, pour son nouvel opus, « Nap Mint Nap » (Emarcy/Universal), une certaine forme de groove. A la tête d'une formation entièrement nouvelle, Akosh S. n'oublie cependant pas d'évoquer et de rendre hommage aux grands saxophonistes incantatoires passés et présents - Albert Ayler, Frank Wright, David S. Ware, John Gilmore - qui ont donné au jazz une dimension divine et cosmique. Une musique énergique, vigoureuse, voire extatique.
(1) Festival Banlieues bleues, Clichy-sous-Bois, 31 mars, 20 h 30.
(2) Paris, Sunside (01.40.26.21.25), 15 et 16 avril, 21 h (également en tournée en France).
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