Des chercheurs de l'université d'Ottawa ont mis au point le premier modèle animal de cancer épithélial de l'ovaire.
Il s'agit d'une souris transgénique, qui développe de façon systématique un cancer des deux ovaires, à partir de leur surface ou des cellules épithéliales. Elle a été obtenue en introduisant un fragment d'ADN au niveau d'ovules fertilisés de souris avant leur développement embryonnaire. Le fragment introduit est constitué d'une combinaison de gènes promoteurs spécifiques (récepteur de substance inhibitrice mullérienne de type 2 qui exprime une protéine spécifique des cellules de surface ovariennes) et d'oncogènes potentiels (l'antigène de virus simien 40T). « Il était indispensable d'adjoindre à l'oncogène un régulateur qui freine l'expression du gène à l'origine des cancers afin de limiter l'apparition des phénomènes de mutation aux seules cellules épithéliales. Le modèle que nous avons mis au point permet le développement de cancers ovariens très proches cliniquement de ceux des femmes : ils se développent localement dans un premier temps et, à un stade avancé, ils s'accompagnent de métastases péritonéales », explique le Dr Denise Connolly.
A l'heure actuelle, les cancers de l'ovaire sont encore trop souvent diagnostiqués tardivement, ce qui explique leur pronostic défavorable (survie moyenne à 5 ans de 30 à 40 %). Le développement du modèle animal devrait faciliter la recherche dans le domaine du diagnostic précoce et du traitement de la maladie. Après cette phase de travail consacrée à la détection des tumeurs à un stade peu avancé, les chercheurs devraient s'orienter vers des études cliniques chimiothérapiques et chimiopréventives.
Aux Etats-Unis, un cancer de l'ovaire est diagnostiqué chez près de 23 000 femmes chaque année et 14 000 d'entre elles en sont mortes en 2002. Il s'agit du cinquième cancer en fréquence chez les Américaines du Nord.
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