LE CIC Cochin-Pasteur, fruit des efforts conjoints de l’Assistance publique, de l’Institut Pasteur, de l’Inserm et de l’université René-Descartes, est le premier en France à recevoir le label « biothérapie », attribué à l’issue d’un appel à projet conjoint Dhos (Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins) et Inserm.
Le centre, inauguré en juin 2005, est une structure publique dédiée à l’organisation et à la réalisation d’essais cliniques pour évaluer la tolérance et l’immunogénicité de candidats-vaccins.
La première mission du CIC, domicilié dans les locaux de l’hôpital Cochin à Paris (14e), est l’étude d’un vaccin contre la shigellose, nécessitant recrutement, sélection et vaccination de volontaires parmi les étudiants en médecine ou autres bénévoles. Un suivi post-vaccinal est pratiqué ensuite sur chaque « cas ». Pour ce premier essai vaccinal de phase II en double aveugle contre placebo (SC599), le CIC Cochin-Pasteur s’est lié au londonien St Georges Vaccine Center. Les 111 volontaires enrôlés permettront de mieux connaître la tolérance chez l’adulte sain de deux doses de vaccin contre Shigella dysenteriæ, préparées à partir de la bactérie vivante et génétiquement modifiée, et d’en comparer l’immunogénicité.
Comme la shigellose, qui tue un million de personnes (dont 60 % sont des enfants) sur les 164 millions qu’elle touche chaque année dans le monde, d’autres cibles sont au programme du CIC. Parmi elles, le VIH, pour lequel un projet d’étude d’un vaccin seul, puis d’un autre, va faire l’objet d’essais dans les deux ans à venir. Plus loin, d’autres perspectives se dessinent. «Nos projets de recherche s’articulent autour de développements d’immunothérapies spécifiques pour différentes pathologies, explique le Dr Odile Launay, coordonnatrice du CIC. Parmi ces dernières, cancers (mélanome, poumon, ovaire et sein métastatique), infections aiguës (grippe aviaire, charbon) ou chroniques (paludisme, VIH, hépatites), et maladies auto-immunes (lupus) pour lesquelles des vaccins sont envisagés.»
Le centre Cochin-Pasteur «emblématique pour la France dans le contexte actuel», selon Christian Bréchot, directeur général de l’Inserm, s’inscrit dans un réseau actuel de 24 CIC plurithématiques et de 7 CIC d’« essais cliniques et épidémiologiques ».
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