LE QUOTIDIEN
Comment pouvez-vous être aussi sûr de la confidentialité de l'enquête que vous menez ?
Pr NICHOLAS MOORE
Concrètement, voilà comment ça se passe : vous savez que nous ne ne recevons de la CNAM que les noms et adresses des médecins prescripteurs et de leurs patients, et que ce n'est qu'en cas d'accord écrit du patient que nous avons accès à d'autres données, concernant notamment les coprescriptions provenant de la base de données de la CNAM. La confidentialité est assurée par le fait que la CNAM ne transmet ces données qu'à mon service de pharmacologie qui est un service hospitalier soumis au secret médical et professionnel. Tous les membres de l'équipe ont signé en plus un engagement personnel de confidentialité. Les informations nous sont livrées sur cédérom à double cryptage, un cédérom qui ne peut être copié sur nos ordinateurs. Il est stocké en coffre-fort, et nous ne l'utilisons que pour éditer les lettres que nous envoyons aux médecins et aux patients. De plus, une société d'audit externe nous contrôle une fois par semaine. Pour être clair, on se moque pas mal de savoir s'il s'agit de M. Bidule ou M. Untel. On veut savoir son âge, ses antécédents, ses prescriptions médicamenteuses.
Pourquoi utiliser la base de données de la CNAM ?
Parce que c'est la meilleure base de données qui existe au monde, avec ses 48 millions de personnes inscrites. Vous savez, ce genre d'étude se fait couramment dans les pays anglo-saxons depuis près de vingt ans. A l'avenir, ces études seront banalisées en France, car les études actuelles pré-AMM ne sont que des études potentielles, à la limite de la virtualité.
Que vous inspire l'actuelle polémique sur cette étude ?
Cette polémique relève d'une pauvre interprétation de la notion de secret médical. Et je crois que certains des médecins qui se sont émus de l'étude ont surtout des comptes à régler avec la CNAM.
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