LE QUOTIDIEN - Qu'est-ce qui vous a décidé à briguer le mandat de président de l'Ordre ?
Pr BERNARD HOERNI - Je suis entré à l'Ordre il y a une douzaine d'années comme coopté, comme l'a été d'ailleurs le Pr Glorion avant moi. Puis, après deux ou trois ans, j'ai été régulièrement élu et je suis rentré au Conseil national pour représenter l'Aquitaine. Un certain nombre de membres du Conseil m'ont demandé de me présenter à la présidence, depuis quelque temps, pour succéder au Pr Glorion. Si on ne m'avait rien demandé, je ne me serais pas porté candidat comme ça, pour le plaisir ou par ambition personnelle. Je préside actuellement le centre anticancéreux de Bordeaux, le centre Bergognié, j'ai un certain nombre d'autres responsabilités qui m'auraient fait, non seulement hésiter et probablement renoncer, si je n'avais pas fait l'objet d'amicales pressions et de demandes suffisamment argumentées pour me décider. Par ailleurs, la fonction de président de la première section de l'Ordre, qui reste la section d'éthique et déontologie, a souvent préparé au rôle de président du Conseil national.
La place essentielle des questions déontologiques aujourd'hui (consécration des droits des patients, arrêt Perruche, lois bioéthiques) a peut-être aussi favorisé votre décision.
Oui, effectivement, au Conseil national de l'Ordre, au début des années quatre-vingt-dix, j'ai joué un rôle assez important, puisqu'a été élaboré, dans la section que je préside, un code de déontologie toiletté. Il a été publié en 1995. Je viens d'assister à des réunions sur les fins de vie et sur l'euthanasie. Ce sont quelques-uns des très nombreux sujets devenus plus importants dans la pratique médicale actuelle qu'ils ne le paraissaient auparavant. Mais le premier texte de défense des droits des patients a sans doute été le code de déontologie de 1947, puisque les devoirs des médecins servent à respecter le mieux possible les droits des patients. La nouvelle loi sur les droits des patients [projet de loi de modernisation sanitaire] ne va pas entraîner des modifications extraordinaires.
Que reste-t-il à poursuivre ou à entreprendre à l'Ordre national ?
Les médecins sont actuellement en position d'assiégés car tout ce qui bouge, tout changement est considéré par eux comme une menace critique ou insupportable qui va les mettre dans l'impossibilité de pratiquer. Il est important de redonner confiance aux médecins et de les sortir de cette situation d'inconfort, d'incertitude, d'impression d'être menacés de tous les côtés par les associations de patients, par la justice qui leur en veut à mort à travers des décisions quelquefois montées en épingle, alors qu'elles restent très ponctuelles. Il y a des jurisprudences qui peuvent démolir d'autres jurisprudences, comme il y a des lois qui défont d'autres lois. Les médecins ont, semble-t-il, oublié qu'ils sont tout à fait indispensables à la société d'aujourd'hui. Or ils le sont et on ne voit pas très bien la société, le gouvernement, le législateur empêcher les médecins de soigner les patients qui en ont besoin.
Le Pr Hoerni :redonner confiance aux médecins
Publié le 13/05/2001
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Propos recueillis par Agnès BOURGUIGNON
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 6916
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