DU CEA à l'INSERM. Le Pr André Syrota a été officiellement nommé, sur proposition de la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, à la direction générale de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale. Né en 1946, ancien interne des hôpitaux de Paris, docteur en médecine spécialiste en médecine nucléaire, il est depuis 1979 professeur des universités et praticien hospitalier, enseignant en biophysique et médecine nucléaire à la faculté de médecine Paris-Sud. Sa carrière est liée au Commissariat à l'énergie atomique depuis de longues années, puisque c'est en 1984 qu'il devient chef du service hospitalier Frédéric-Joliot (SHFJ) situé à Orsay. En 1993, il est nommé directeur des sciences du vivant au CEA. Ses activités de recherche au sein du service hospitalier Frédéric-Joliot portent sur le développement des méthodes d'imagerie fonctionnelle non invasives chez l'homme, en particulier la tomographie par émissions de positons (TEP). Les moyens d'investigation développés sont mis au service de la recherche et du développement de nouvelles stratégies thérapeutiques. L'utilisation du TEP a permis de quantifier la densité et l'affinité des récepteurs muscariniques et adrénergiques du coeur chez des volontaires sains et au cours de l'insuffisance cardiaque ; de même ont été étudiés les récepteurs dopaminergiques du système nerveux central.
Il a également contribué au développement de l'utilisation de la résonance magnétique nucléaire (RMN) en médecine. Grâce à un aimant supraconducteur de deux teslas construit au CEA, il a réalisé à partir de 1985 une large série d'études sur les myopathies. Ses recherches se sont orientées par la suite sur l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) du cerveau. Des travaux très originaux ont permis de mettre en évidence des régions cérébrales sollicitées au cours de tâches cognitives inconscientes ou conscientes. Les recherches dans ce domaine visent à l'identification de réseaux neuronaux impliqués dans les fonctions cognitives supérieures. L'ensemble de cette activité vient d'être regroupé sur une plate-forme nationale exceptionnelle, Neurospin, une structure qu'il a contribué à créer à Saclay et qui est notamment équipée d'une imagerie cérébrale par résonance magnétique nucléaire à haut champ opérant avec des aimants de 3, 7 et plus tard 11,7 teslas, une puissance inégalée à ce jour et qui permettra des observations plus fines et plus précises du cerveau.
Organismes publics de recherche.
Les recherches menées au CEA se placent dans un continuum entre recherche fondamentale, recherche médicale et application clinique. En tant que directeur des sciences du vivant du CEA, le Pr Syrota a recentré les recherches du centre sur deux axes principaux, «de façon que les activités du CEA soient complémentaires de celles des autres organismes publics de recherche». Le premier axe est la compréhension du mécanisme d'action des rayonnements ionisants (radiobiologie), depuis les aspects les plus fondamentaux, comme la réparation de l'ADN ou le contrôle du cycle cellulaire et la cancérogenèse, jusqu'aux aspects très appliqués. Le CEA est ainsi fortement impliqué dans l'analyse génomique globale et le développement des biopuces, à Grenoble et Evry. André Syrota a présidé le conseil d'administration du Consortium national de recherche en génomique en 2006 et 2007, avant de créer au CEA un nouvel institut de génomique regroupant le Génoscope et le Centre national de génotypage. Cette structure, destinée à accroître le potentiel scientifique et technologique national en sciences génomiques et à permettre une meilleure compétitivité sur la scène internationale, est gérée par le CEA en relation avec le CNRS, l'INSERM, l'INRA et les universités. Une organisation suggérée par le Pr Syrota lui-même, auteur d'un rapport sur le sujet remis au gouvernement à la fin de l'année dernière. Impliqué dans l'organisation de la recherche, le Pr Syrota connaît bien l'INSERM, dont il a présidé la commission spécialisée biophysique, technologies médicales et chirurgicales de 1991 à 1994. Il a aussi été directeur de l'unité de recherche associée au CNRS régulation de la neurotransmission dans l'organisme vivant et a siégé au Comité national des universités (section biophysique et imagerie médicale) de 1992 à 2006.
Rue de Tolbiac, il prend donc la succession de Christian Bréchot qui a dû démissionner à la suite du conflit qui l'oppose à la société Metagenex. Une démission qui avait été accueillie avec «surprise» par un certain nombre de personnalités de la recherche qui avaient signé une lettre de soutien en faveur du chercheur : «Nous espérons que l'Etat saura appeler ce grand serviteur à d'autres fonctions, utiles au rayonnement de notre pays», soulignaient les signataires, dont les Prs Etienne Baulieu, Alain Fischer, Stanislas Dehaene et Jacques Glowinski.
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