SI L'ON s'en réfère à ce que des chercheurs américains ont obtenu chez la souris mâle, boire du vin rouge pourrait diminuer le risque de survenue d'un cancer de la prostate. Le « hic » étant qu'il faudrait en consommer l'équivalent d'une bouteille par jour.
L'équipe de Coral A. Lamartiniere (Birmingham, Alabama) a testé, chez des rongeurs prédisposés génétiquement au cancer de la prostate, l'administration quotidienne de resvératrol (polyphénol présent sur la peau du raisin) dès l'âge de cinq semaines. Les animaux ont été comparés à des témoins qui recevaient une alimentation sans phytoestrogènes. L'objectif était d'obtenir une chimioprévention du cancer prostatique par l'intermédiaire d'une régulation des récepteurs aux stéroïdes sexuels et des voies de signalisation des facteurs de croissance.
Les analyses menées chez les souris à 12 et 28 semaines montrent une baisse d'incidence des adénocarcinomes faiblement différenciés de 7,7 fois. Le risque de forme la plus sévère de lésions cancéreuse est réduit de 87 %. La protection maximale était obtenue au bout de 7 mois de supplémentation. Enfin, chez les souris ayant déclaré un adénocarcinome, le traitement a permis de réduire ou de stopper dans 48 % des cas la croissance tumorale.
Selon les chercheurs, cette action positive du resvératrol procède de plusieurs voies : une diminution de la prolifération cellulaire ; une baisse du taux d'IGF-1 (Insulin Growth Factor) ; une sous-régulation des effecteurs phospho-ERK 1 et 2 ; une augmentation du taux du suppresseur de tumeur ER-bêta.
Un travail publié en mai 2006 par la même équipe dans « Carcinogenesis » montrait qu'une supplémentation de souris femelles en resvératrol réduisait considérablement le risque de cancer de la mamelle.
Il reste à C. Lamartiniere et à son équipe à confirmer ces résultats chez l'humain. Une étude sera prochainement mise en place, en sachant que les quantités de resvératrol contenues dans le vin rouge varient de 6 à 60 mg par bouteille selon les crus.
« Carcinogenesis » août 2007.
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