PRATIQUE
Cosmétique : définition
Un cosmétique correspond à « toute substance ou préparation autre que les médicaments destinée à être mise en contact avec les diverses parties superficielles du corps humain ou avec les dents ou muqueuses en vue de les nettoyer, de les protéger ou de les maintenir en bon état, d'en modifier l'aspect, de les parfumer ou d'en corriger l'odeur » (article L65P81 du code de santé publique).
Signes cliniques
Les réactions cutanées observées après contact avec un produit cosmétique sont pour la plupart de type hypersensibilité retardée (type IV). On observe alors l'apparition d'un eczéma de contact, soit :
- par contact direct (eczéma sur la zone d'application d'une crème) ;
- manuporté (eczéma des paupières par allergie au vernis à ongles) ;
- par procuration (réaction eczémateuse à un produit utilisé par le conjoint) ;
- aéroporté (allergène diffusé par atomiseur) ;
- par photosensibilisation.
Des réactions d'urticaire de contact sont également évoquées par allergie immédiate à l'arachide ou au sésame, certaines préparations cosmétiques pouvant en contenir.
Les parfums
Les parfums sont les premiers allergènes incriminés dans la genèse d'une allergie de contact aux cosmétiques. Ils se trouvent dans différents produits de consommation courante, d'hygiène comme les eaux de toilette, les déodorants, les crèmes hydratantes, etc. Trois tests de la batterie standard européenne ICDRG permettent d'orienter le diagnostic vers une allergie aux parfums : fragrance-mix, baume du Pérou et colophane.
Autres allergènes
Sont également évoqués les conservateurs tels que le méthyl(chloro) isothiazolinone (Kathon CG), l'association phénoxyéthanol et méthyldibromoglutaronitrile (Euxyl K 4OO), les parabens, le formaldéhyde et les libérateurs de formol : Quaternium 15, imidazolidinyl Urée (Germall 115), Diazolidinyl Urée (Germall II), bronopol, DMDM hydantoïne, le triclosan, le chloracétamide, la chlorhexidine, etc.
D'autres substances comme les excipients (la lanoline et son dérivé l'Amerchol L 101, le propylène glycol, le cocamidopropylbétaïne), les antioxydants, les colorants capillaires (Paraphénylène diamine : PPD), les résines, les filtres solaires sont également à l'origine d'eczéma de contact.
Diagnostic positif
L'interrogatoire et l'examen clinique permettent de spécifier les circonstances de déclenchement des lésions, leur localisation, les produits utilisés tant sur le plan personnel que professionnel.
Les tests épicutanés effectués avec différentes batteries : européenne ICDRG, parfums, arômes, antiseptiques, conservateurs et produits apportés par le patient permettent, dans un grand nombre de cas, d'identifier les allergènes responsables. La lecture classique aux 48e, 72e, 96e heures est impérative, surtout pour certains allergènes : lanoline, PPD, etc.
Ces tests sont parfois couplés à des tests d'application répétée avec les produits suspectés. Une pertinence clinique est absolument nécessaire pour porter un diagnostic positif.
Les prick tests aux trophallergènes sont nécessaires en cas d'urticaire de contact.
Diagnostic différentiel
La dermite d'irritation est secondaire à l'application sur la peau de substances irritantes et non pas à un phénomène immunologique d'hypersensibilité. Elle se localise préférentiellement sur les mains (shampooings, dermite des ménagères), sur le corps, avec une peau sèche, érythémateuse, entraînant des picotements ou des sensations de tiraillements. Sont incriminés de nombreux produits de la vie courante : savons parfumés, produits trop concentrés en urée, lessives ou adoucissants textiles mal rincés.
Allergie de type I
Les réactions d'hypersensibilité immédiate après contact avec certains cosmétiques sont également répertoriées. Elles concernent la présence d'allergènes alimentaires (sésame, arachide) dans certaines crèmes cosmétiques. De rares chocs anaphylactique au PPD sont décrits.
Etiquetage des cosmétiques
Environ 15 à 20 % de la population générale présentent une allergie de contact aux cosmétiques. La prévention repose sur une meilleure réglementation de l'étiquetage. Depuis 1997, tous les pays membres de la Communauté européenne ont légiféré sur l'affichage obligatoire de la composition des cosmétiques mais il reste plusieurs inconvénients : langue choisie sur l'étiquetage, décrets d'application inhérents à chaque pays.
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